Les fractales

Raymond Ripp

J'ai découvert les fractales en faisant des produits de matrices...

Après mon DEA informatique Complexité des Algorithmes et Reconnaissance de Formes j'ai été en thèse en informatique théorique chez le professeur Gunter Hotz à l'Université de Sarrebruck en Allemagne. Là j'étudiais la complexité du produit de matrices, qui comme chacun le sait n'est pas en o(n3)=o(nlog8) mais en, au pire, o(nlog7) grâce à la magnifique méthode de Strassen qui consiste en découper les matrices en 4 sous-matrices et, miracle : il y a moyen de multiplier tout ce beau monde en 7 opérations et non pas 8. ... récurez : o(n) = 7 * o(n/2) ... c'est lumineux.

Comment faire en pratique ? Si les matrices sont immenses et doivent de ce fait résider sur une mémoire externe lente. Elles y sont d'ailleurs rangées ligne par ligne, ou colonne par colonne. Mais comment découper en 4 sachant qu'elles sont rangées par ligne ? D'où mon idée de stocker les matrices par quart. Chaque quart par quart, etc. Si ça c'est pas du fractal c'est que le mot n'existe pas, où alors qu'il n'a pas encore été inventé, ce qui était le cas en 1976.

J'ai pas passé de thèse à Sarrebruck ... mais j'ai rempilé à l'Ensem à Nancy en Automatisme. On y faisait de l'analyse d'image de caméra de télévision pour détecter les canettes de bière Kronenbourg sur les chaines d'embouteillage. Une image se crée ligne par ligne ... et moi je voulais l'analyser quart par quart, tétu. Mes matrices je les parcourais en Z. Mais ça me heurtait et j'ai préféré parcourir mes images en U. Debout ou couché ou retourné. Le U, pas moi.

J'ai donc étudié tout ça en détail : comment adresser le ieme pixel, comment passer des coordonnées ligne-colonne à mes coordonnées fractales ? Comment savoir où l'on se trouve ? etc.
Tout est merveilleusement bien expliqué sur http://www.mathcurve.com/fractals/hilbert/hilbert.shtml

J'ai pas passé de thèse à Nancy non plus ... j'avais pourtant tout bien dans mes documents, mais quand je me suis mis à faire ma biblio ... TOUT existait déjà, éparpillé un peu partout ...

Avec Raymond Schneider et Marcel Boeglin on a étendu le concept à trois dimensions ... en dessinant sur des morceaux de sucre ...

... et ça donne ça