LES DYNASTES GEROLDSECK-ES-VOSGES CHEZ LE MÊME LIBRAIRE: LA SEIGNEURIE DE HOHENGEROLDSECK ET SES POSSESSEURS SUCCESSIEFS ÉTUDE HISTORIQUE ET GÉNÉALOGIQUE PAR M. ERNEST LEHR Avec une carte, un double tableau généalogique et un fac-simile de sceau. STRASBOURG, 1869 ns en La Seigneurie de Hohengeroldsect: ct les Dynastes de Geroldseck-ès- Vosges out été tirés à trés-pctit nombre. LES DYNASTES DE GEROLDSECK-ES-VOSGES ÉTUDE HISTORIQUE ET GÉNÉALOGIQUE ERNEST LEHR DOCTEUR EN DROIT TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ POUR LA CONSERVATION DES MONUMENTS HISTORIQUES D'ALSACE AVEC UNE CARTE, UN TABLEAU GÉNÉALOGIQUE ET DEUX FAC-SIMILE DE SCEAUX NE 54601 STRASBOURG CHEZ J. NOIRIEL, LIBRAIRE 1870 LES DYNASTES DE GEROLDSECK-ES-VOSGES. INTRODUCTION. Dans une première monographie, qui a paru l’an dernier, d’abord dans le Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace, puis, après une refonte partielle, en une brochure séparée, nous avons essayé de retracer les annales de la maison de Geroldseck dont le donjon patrimonial couronne l’une des cimes de la Forêt-Noire, et nous avons indiqué qu'elle ne doit pas être confondue avec une autre maison, de même nom et de même rang, dont les châteaux se trouvent dans les Vosges, au-dessus de Saverne, et qui était connue pour ce motif sous le surnom de Geroldseck-ès-Vosges, in Vosago, am Wasichen*. Nous nous proposons aujourd'hui de compléter notre travail en cher- chant à reconstituer l'histoire de cette autre maison de Geroldseck, plus spécialement alsacienne, et qui, pour avoir disparu de la scène du monde bien avant celle de l’Ortenau, n’en a pas moins joué dans notre pro- vince un rôle dont de nombreuses chartes attestent encore l'importance. Nous n'avons plus eu, cette fois, le privilége de trouver la voie frayée par de consciencieux et savants devanciers : sauf SCHŒPFLIN, qui Consacre aux Geroldseck d'Alsace une page de son Alsatia illustrata, aucun histo- rien n’a encore essayé de rassembler les éléments de leur généalogie, et c’est directement dans les archives, dans les recueils de titres, ou dans les rares indications de nos chroniqueurs que nous avons dù les chercher. 1. La Seigneurie de Hohengeroldseck et ses possesseurs successifs; Bulletin, Ile série, t. VI, Mém., p. 62, et in-8°, Strasbourg, Noiriel. 2. On traduit quelquefois am Wasichen par Aux-Vosges ; l'expression ès-Vosges (dans les Vosges) nous parait plus française. _ 6 — LL Aussi ne nous faisons-nous aucune illusion sur les imperfections et les lacunes que présente notre exposé; mais nous espérons que, fondé ex- clusivement sur des titres contemporains, il pourra, malgré son insuff- sance, présenter quelque intérêt et servir de point de départ à ceux qui, plus habiles ou plus heureux, seraient tentés de reprendre après nous l’histoire de cette puissante et noble famille de dynastes alsaciens!. CHAPITRE PREMIER. Origine de la famille de Geroldseck; sa parenté avec les Hohengeroldseck. Les sires de Thiersberg. Le chanoine Rénault de Geroldseck-Soults. Les anciens chroniqueurs, MATHIEU DE PAPPENHEIM, HERTZOG, ctc., admettaient généralement que tous les Geroldseck, tant ceux de la Forêt- Noire que ceux des Vosges, avaient une commune origine et que la simi- litude de leur nom n’était pas due au hasard seul. Nous nous sommes déjà expliqué, dans les premières pages de notre précédent travail, sur cette origine, qui, en tant qu'on la chercherait à Rome, est manifestement fabuleuse. Nous avons également indiqué nos doutes quant à la parenté que l’on induirait d’ene simple analogie de noms entre les Geroldseck de la rive droite et les Geroldseck de la rive gauche du Rhin. Depuis lors nul document ne nous a démontré que nos scrupules manquassent de base, el nous ne retirons rien de nos obser- vations. Toutefois, nous devons dire que l’un des historiens les plus judicieux et les plus autorisés de l'Alsace, l'abbé GRANDIDIER, n’a pas craint d’ac- cepter la partie du récit de Mathieu de Pappenheim qui est relative à la communauté d’origine des deux maisons, et considère Othon l'Ancien, avoué de Marmoutier en 1120, comme l’auteur de l’une et de l’autre, par ses deux fils, Bourcard [*° et Othon I!*. Grandidier ne fournit, à l'appui de la Chronique de Pappenheim, aucun argument péremptoire; mais le fait seul de son adhésion nous détermine à indiquer tout au moins cette filiation en en lussant la responsabilité à son auteur’. 1. Nous tenons à déclarer ici combien nos recherches aux Archives du Bas-Rhin ont été facilitées par l'excellent Inventaire, rédigé par M. Louis SPacH, archiviste en chef du département. 2. GRanDipiEr, Œuvres hisloriques inédites, éd. Liblin, t. IT, p. 4. 3. La Chronique de MATHIEU DE PIBERBACH ET PAPPENHEIM, Tractalus seu historia de origine progressuque… baronum de Geroltzeck, est publiée dans (REINHARD) Prag- matische Geschichle des Hauses Geroldseck, Francfort et Leipsick, 1766; Urkunden, n° I. Il résulte de la charte de fondation de l'abbaye bénédictine de Saint- Jean-des-Choux (1127)* qu’Othon l'Ancien avait trois fils : Diedericus, Burchardus et Otto. C’est du second, Bourcard, que le chanoine de Pap- penheim fait l’auteur des Hohengeroldseck, tandis qu'on considère gé- néralement le troisième, Othon, comme la souche des Geroldseck-ès- Vosges. Bourcard doit avoir épousé une comtesse de Veringen, et le fils issu de cette union, Wolfgang, marié à une fille du comte Sigebert II de Werde’, serait le père de Walther [*, sire de Hohengeroldseck, à partir duquel la généalogie de la famille se prouve par titres authentiques. Nous devons ajouter que certains indices recueillis par M. le docteur Fridegar MoNE, dans les notes dont il accompagne la Chronique de l’ab- baye de Schuttern*, permettent de supposer que de ce Bourcard et de la comtesse de Veringen, sa femme, seraient également issus les sires de Thiersberg (Tiersperc, Tiersberg, Diersburg), dont la présence dans l’Or- tenau au treizième siècle et la parenté avec les Geroldseck sont prouvées par plusieurs documents irrécusables. Walther de Thiersberg (Tirsperc), ainsi nommé du château, voisin de Lahr, dont la famille de Rœder a ensuite acquis la possession, est mentionné comme témoin dans une charte du 12 (IE Id.) avril 1197, par laquelle le margrave Hermann V de Bade et son frère Frédéric promettent à Helmwich, abbé de Seltz, moyennant un prêt de 200 marcs d'argent, de ne pas vendre à un autre que l’abbé, l'avouerie dont ils étaient investis ‘. D'après M. Fridegar MoxwE, ce Walther serait le père de Henri de Thiers- berg et de Walther [*, sire de Hohengeroldseck. M. MonE s'appuie, non pour établir la double paternité de Walther de Tiersberc, — ce n’est évi- demment à ses yeux qu’une probabilité, — mais pour prouver que Henri est frère de Walther [*, sur un passage de la Chronique de GODEFROI D'ENSMINGEN, Où Henri, sire de Tiersberg, est qualifié d’oncle paternel, patruus, de l’évêque Walther, fils de Walther [®, Or nous ne pensons pas que patruus puisse être pris, celte fois, dans son sens rigoureux; en effet, dans un passage de la Chronique de Schuttern elle-même, qui pa- raît avoir échappé à l'éditeur, du moins quant à ce point spécial, le même 1. SCHŒPFLIN, Alsat. diplom., n° 253. 2. ScHŒPFLIN, Alsat. illust., trad. Ravenez, t. V, p. 483, note du traducteur. 3. D. Fridegar Mone, Chron. v. Schultern, in der Quellensammlung v. F. G. Moxe, t. IT, p. 101. &. M. F. G. Moxe publie ce document (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, VI, 423). 5. Chronique de Godefroi d'Ensmingen, éd. Liblin, p. 43, — 8 — Henri est dit tout simplement episcopo cognatus, c’est-à-dire apparenté à l'évêque; et, dans le traité de paix conclu en 1266 entre les villes et sei- gneurs qui avaient pris part à la guerre de 1262, Henri est expressément désigné par Walther [°° comme son cousin (sin veiller)". De la comparaison de ces textes nous concluons que Walther de Thiersberg est le frère, non de Walther [*, mais de son père Wolfgang, si tant est qu'il ne faille pas chercher plus haut encore le lien entre les deux maisons. Dans notre hypothèse, Henri est effectivement le cousin germain de Walther [*", ainsi que le qualifie le traité de 1266, et il est l’oncle à la mode de Bretagne de l'évêque Walther, ce qui explique tout à la fois les termes de patruus et de episcopo cognatus. Nous supposons que Henri, à défaut de Wal- ther 1°’ de Geroldseck, eut deux autres frères, dont nous trouvons les noms, à la même époque, sur la liste des chanoines de Strasbourg : Ber- thold de Tiersberc, chanoine en 1244, prévôt de 1260 à 1268, et Hermann de Tierperc (sic), chanoine en 1955*. Les Thiersberg succédèrent en 1213 aux comtes de Neubourg dans l’avo- catie de Schuttern; et, en effet, Henri agit en celte qualité en 1235. Mais, après qu'il eut été tué à Hausbergen, aux côtés de son parent le landvogt Hermann (1262), la dignité d’avoué paraît être sortie de sa famille. De son mariage avec Sophie de Zollern, Henri eut, selon M. Fridegar Moxe, un fils, Hartmann, qui mourut le 9 mars 4264 et dont la Chroni- que de Schutlern reproduit l’épitaphe‘. Est-ce ce Hartmann ou un autre membre de la famille qui épousa Heiïlicka de Lichtenberg, fille de Louis 1°° et sœur de l’évêque Conrad de Lichtenberg? Nous ne saurions l’affirmer. Ce qui est certain, c’est que, le 13 décembre 1279, l’évêque Conrad écrit une charte faisant savoir que son parent (consanguineus), Louis de Thiersberg, du consentement et de sa mère Heilicka de Lichtenberg , sœur dudit évêque Conrad, et de sa propre sœur, Heilicka de Thiersberg, à ce dûment autorisée par son époux, Guillaume, sire de Schwarzenberg, venait de donner au monastère de Sainte-Marie à Schuttern, diocèse de Strasbourg, un bien appartenant à la famille de Thiersberg à Friesen- heim, pour la fondation d’une messe anniversaire’, 1. Chron. v. Schuttern, éd. Mone, 77. 2. Archives de la ville de Strasbourg, V. D. G., lad. III, fasc. 4, n° 8. 3. Ex Libro coquinæ, sive Libro rubro regulæ summi capituli Argent., transcrit par GRANDIDIER, Œuvres hist. inéd., t. Li, p. 196, IV, p. 2. Cfr., ibëd., t. LL, p. 198; et Moxe, Quellensammiung, t. WI, p. 677. &. Chron. v. Schutlern, Quellensammlung, II, 96. 5. La charte se trouve aux archives de Carlsruhe et est publiée dans la Quellensamm- lung de Moxe, t. Ill, p. 101, note ***, _ 9 — Louis doit être mort peu de temps après, sans laisser de postérité. Soixante ans plus tard, Wiric de Diersberg, fait prisonnier lors de la ._ prise de la forteresse de Schwanau en 1333, signa en 1334 des lettres de réconciliation avec la ville de Strasbourg, les ducs d'Autriche et Jean de Hallwiler, préfet du Sundgau*. C'est la dernière fois que nous avons ren- contré le nom de Tiersberg; encore ce Wiric n’élait-il peut-être qu’un ministérial et non un membre de la famille des dynastes de même nom. REINHARD, dans les pièces justificatives de sa Pragmatische Geschichte des Hauses Geroldseck, nomme pendant la seconde moitié du quatorzième siècle trois ou quatre Thiersberg qui sont manifestement étrangers à ceux dont nous venons d’esquisser la généalogie *. Indépendamment de la branche de Tiersberg, la famille des Geroldseck de l’Ortenau paraît avoir produit au treizième et au quatorzième siècle d’autres branches encore que celles dont nous avons essayé, après REIN- HARD, de reconstituer la filiation dans notre précédent mémoire. Il existe aux Archives départementales du Bas-Rhin° toute une liasse de certificats latins et allemands, tendant à fournir les preuves de noblesse requises d’un certain Rénault (Reinold) de Geroldseck, chanoine d’Augs- bourg, pour être admis dans le chapitre de la cathédrale de Strasbourg, en 1427. Voici, d’après ces certificats, la filiation d’une branche que nous ne pouvons, eu égard aux alliances indiquées et aux documents qui justifient la généalogie adoptée par nous, considérer que comme spéciale el indé- pendonte des autres : I. N. de Geroldseck, marié avec une comtesse de Sponheim. C’est peut- être Walther IT, sire de Hohengeroldseck-Veldenz, dont l'épouse se nom- mait Imena de Sponheim. II. Jean, marié avec Agnès, comtesse de Fürstenberg. IT. Walther, marié avec Marguerite, fille d’un comte palatin de Tübingen et de Marguerite, comtesse de Venningen. IV. Conrad de Geroldseck, «en son vivant seigneur de Soullz», marié avec Anne, fille de Conrad, duc d'Urslingen, et de Verena, baronne de 1. SCHŒPFLIN, Als. illusér., Il, p. 594, 8 298, ou trad. Ravenez, t. V, p. 586, d'après le Cod. membr. diplom. Argent. de anno MCCCLXX, fe 149. 9. En 1336, Jean de Tiersberg (p. 70); en 1370, Robert (p. 79), et, en 1394, un autre Jean (p. 98). 3. G. 3189. Voy. spécialement la pièce dressée, sur l'ordre des dignitaires du chapitre, par Itell de Westernach, le 1°° jeudi après la Saint-Michel 1427. — 410 — Krenkingen (elle-même fille de Luttelmann, sire de Krenkingen, et d’une baronne d’'Usenberg). V. Enfin, le de cujus, Rénault de Geroldseck, chanoine d’Augsbourg. Walther, l'époux de Marguerite de Tübingen, paraît avoir eu trois fils : Conrad, ci-dessus nommé; Henri, qui fut connu comme son père sous le nom de von Tübingen, et Walther, que l’historien des palatins de Tü- bingen, SCHMID, considère comme le Geroldseck de ce prénom tué en 1386 à la bataille de Sempach!. Il résulte de Ja filiation authentique du chanoine Rénault, qu’à moins qu’il y ail eu dans la famille de Tübingen deux Marguerite exactement à la même époque, M. Frid. MonE se trompe lorsqu'il fait de Walther, époux de cette dame, Île fils de Walther IV de Geroldseck-Lahr et d’Anne de Fürstenberg, et le petit-fils de Walther II et d'Élisabeth de Lichtenberg”*. Non-seulement l'époux de Marguerite de Tübingen n'était pas fils de Walther IV, puisque son père se nommait Jean et sa mère Agnès de Für- stenberg, mais encore Walther IV, d’après des chartes publiées par RE:IN- HARD et non contestées par M. Mon, avait épousé Susanne de Ribeau- pierre et non Anne de Fürstenberg, qui était au contraire, selon toutes les probabilités, l'épouse de Walther II, de Geroldseck-Hohengcroldseck, le vaincu de Schwanau (1333). D'autre part, la filiation de Rénault permet de déterminer, plus com- plétement que REINHARD n’a été à même de le faire, la généalogie de la ligne de Geroldseck-Soultz : elle démontre que Walther, dont il s’occupe dans son $ LIT, est bien réellement le père de Conrad et par conséquent l’aïeul de Jean, dernier représentant mâle de cette ligne. Nous ne voulons pas nous étendre sur celle question qui, quoi qu’on fasse, est encore enveloppée de nuages et dont la solution n’a qu'un mé- diocre intérêt pour l’histoire d'Alsace, Mais nous en avons dit assez pour montrer combien ces vieilles généalogies sont difficiles à débrouiller, quelle confusion y apporte la répétition perpétuelle des mêmes prénoms et à quelles réfutations est exposé l’auteur le plus scrupuleux et le plus compétent; ce sera notre excuse en cas d'erreur, à nous qui ne pouvons prétendre au second de ces qualificatifs. 1. ScHmib , Gesch. der Pfalzg. v. Tübingen, 447, cité par MoNE, Quellensammlung, IN, p. 120, note *. 2. Quellensammlung, UN, p. 677. 3. Pragmalische Gesch. des Hauses Geroldseck, 1°° partie, p. 90-91, et 35. 4. Puisque nous avons été amené à revenir sur quelques-uns des points touchés dans notre Seigneurie de Hohengerobiseck, nous devons reclifler, dans sa dernière ligne con- — À1 — CHAPITRE II. L'abbaye de Marmontier et ses avoués. Filiation des premiers Geroldseck connus. Les évêques Conrad et Henri de Geroldseck. Les documents les plus anciens dans lesquels il soit question des dy- nastes de Geroldseck datent des premières années du douzième siècle et les désignent comme avoués de l’abbaye de Marmoutier. C'est probablement à la même époque que remonte la construction du plus grand des deux châteaux dont ils prirent le nom. Mais on peut ad- mettre que leur arrivée dans le pays est bien antérieure et qu’au moment où ils apparaissent dans les chartes, ils jouissaient déjà depuis une assez longue période d'années des droits et prérogatives attachés à la qualité d'avoué. On sait que l’abbaye de Marmoutier doit sa fondation à saint Léobarde, disciple de saint Colomban, qui au sixième siècle quitta le couvent de Luxeuil pour aller établir sa cellule sur le penchant oriental des Vosges, dans l’une des riantes vallées que traverse aujourd’hui la route de Was- selonne à Saverne. Dotée par le roi Childebert II d'un vaste domaine connu sous le nom de Marche d’Aquilée*, la cellule de Léobarde ne prit néanmoins un accroissement proportionné à l’élendue de ses possessions qu'un siècle après, sous l’abbé Maur, que l’on considère comme le second fondateur de la maison et qui lui donna son nom (Maurimonasterium , Maurmoutier, Marmoutier). En 816, Louis le Débonnaire y appela, pour y rétablir la discipline, le célèbre saint Benoît d’Aniane, et, plus tard, l’abbaye ayant invoqué sa protection, il la plaça, avec tous ses biens, sous la juridiction de l’évêque de Metz*. cernant la famille ne LA LEYEN, une assertion qui était exacte en 1855 ct en 1856, dates des ouvrages que nous avions consultés pour celte partie de notre travail, mais qui, heu- reusement pour l'avenir de cette antique et illustre maison, a cessé de l'être depuis. Bien loin de n'avoir pas de postérité, le prince héréditaire ERWIN DE LA LEYEN a, au contraire, de son mariage avec la princesse Adélaïde, fille de Charles-Théodore, prince DE LA Tour ET Taxis, et de Juliane, comtesse d'Einsiedel, quatre filles et un fils: Sopuie, née en 1855; MARIE, née en 1857; Juur, née en 1860; ErRwIN, né en 1863, et EUGÉNIE, néc en 1867. (A/manach de Gotha, année 1869, p. 196.) Nous devons à l'obligeance de M. Ed. DE FEHRENTHEIL ET GRUPPENBERG, la généalogie de ses enfants, dressée à 128 quartiers. 1, M. P. RISTELHUBER a publié, dans le Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace (Ile série, t. Il, p. 184), une notice sur {a Marche d'Aqui- lée, son étendue et l'origine de cette expression. 2. GOLDÉRY ET SCHWEIGHÆUSER, Anliquilés de l'Alsace, ?° section, p. 105 et suiv. — 419 — La marche de Marmoutier, ainsi qu’on continua à l'appeler, devint, par là même, un fief mâle relevant du siége de Metz; et c’est probablement peu de temps après que les ancêtres de nos dynastes en furent investis, avec la mission de défendre la maison de Dieu contre tous ses ennemis. Dans l’origine la Marche comprenait un assez vaste territoire; au nord, elle s’étendait jusqu’à la Zorn et embrassait, au midi, la région monta- gneuse où devait s'élever, au douzième ou au treizième siècle, la forteresse d'Ochsenstein. Nous devons dire en passant, sauf à y revenir plus tard, que de la construction de cette forteresse sur un territoire dont nos dy- nastes élaient les avoués, on a conclu que les Ochsenstein et les Gerolds- eck formaient deux branches issues d’une même souche. Plusieurs docu- ments corroborent cette présomption. Peu à peu, la Marche perdit de son étendue primitive. Dans la seconde moitié du quatorzième siècle, à l’époque où on l’appelait plus communé- ment la seigneurie de Geroldseck, elle comprenait les localités suivantes : les deux châteaux de Geroldseck, la ville de Marmoutier, les villages de Rittenburg (Reutenbourg), Schweinheim, Viller (Lochwiller), Gotten- hausen, Synnenkrist (Signum Christi, Singrist), Sallendal (Salenthal), Dompestal (Dumphilsdal, Dimbsthal), Heigenheim (Hegeheim, Hægen, Hegenheim), Dompeter (Dumpheter, Thal), Swabwiler (Swewiler, Schwæb- Willer), Walitershoven (Waldshofen, Saint-Gall), Garrberg, etc.‘ D’autres pièces contemporaines mentionnent, en outre, Boel ou Bohel, diverses cours dépendant des couvents de Marmoutier et de Sindelsberg, et même Oderswiler (Otterswiller), ce qui pourrait n'être, au surplus, qu’une erreur de copiste, car il est douteux que, vers la fin du quatorzième siècle, cette localité dépendit encore de la seigneurie de Geroldseck *. De ces diverses localités, la Marche ne comprenait plus, avant la révolu- lion française, que Marmoutier, avec les ruines des deux Geroldseck, plus les huit villages de Lochwiller, Reutenbourg, Singrist, Salenthal, Dimbs- thal, Hegenheim, Thal et Gottenhausen; les autres avaient été aliénés ou détruils. En quoi consistaient les fonctions d’avoué dont la jouissance de la Marche constituait en quelque sorte la rémunération ? Un règlement fort ancien, puisqu'il date de l’an 1163 et n’était très-probablement, à ce mo- 1. Cité d'après les lettres d'investiture données, le 29 décembre 1387, par Rodolphe, évêque de Metz, à Volmar, sire de Geroldseck. (Archives du Bas-Rhin, E, 2841, 2, copie.) 2. Voy. aux mêmes archives, E, 2841, 1, une copie, non vidimce, de la convention conclue cntre Volmar de Geroldseck et l’évêque de Metz en 1381, au sujet du partage éventuel de la seigneurie. — 143 — ment, que la reproduction textuelle de règlements antérieurs, fournit, quant à Marmoutier, des renseignements curieux et précis". L’avoué était chargé de présider les trois plaids généraux et les assises du tribunal su- périeur de la Marche, de défendre les gens de justice contre les rancunes et les vengeances des accusés ou de leurs familles, de protéger les voya- geurs, etc. En échange de ces services, il jouissait de la châtellenie de Geroldseck, du tiers des amendes et de diverses contributions en nature; lorsqu'il descendait de Geroldseck pour tenir des plaids ou des diètes, le maréchal de l'abbaye recevait ses chevaux à l’arrivée et leur donnait cen - abondance », et aux frais de l’abbé, le foin et la paille nécessaires. À part ses fonctions judiciaires, l’avoué était le défenseur et le con- seiller attitré de l’abbaye; nul acte important ne pouvait s’accomplir sans son assentiment, et tout agresseur s’exposait à le rencontrer sur son che- min, au besoin la lance au poing. C'était là du moins, si nous pouvons ainsi dire, la théorie de cette institution. La pratique s’en écartail beau- coup, et tous les auteurs sont unanimes à dire que lessires de Geroldseck ont été bien moins les patrons désintéressés de l’abbaye de Marmoutier que ses spoliateurs. Les abbés se plaignent incessamment de leurs em- piétements, et si, grâce à l’intervention des évêques, grâce à la menace des foudres spirituelles, ils obtiennent parfois de leurs redoutables pro- tecteurs un acte de contrition, une promesse de résipiscence, il faut que le repentir ait été de courte durée, car les plaintes se reproduisent à toutes les époques et, en définitive, l’abbaye se trouva ruinée de fond en comble. Le premier auteur connu de la maison de Geroldseck est Othon [*", qui est mentionné en 4120 sous le nom de Olto, senior, advocalus, dans une charte relative à un échange d'immeubles entre les couvents de Mar- moutier et de Sindelsberg”. Sept ans après, il figure comme témoin avec ses trois fils, Diedericus, Burchardus et Otto, dans la charte de fondation de l’abbaye bénédictine de Saint-Jean-des-Choux; cette fois il y est expressément appelé Ofto de Gerolzeg (1126). 1. Accord entre l'abbé Conrad et Otto de Geroltzecke au sujet de l'avouerie ct de ses revenus, ainsi que des droits de juridiction et priviléges de l'abbaye (1163), aux Archives du Bas-Rhin, H, 558, 7 (copie); voir aussi ScHŒPFLIN, Afs. dipl., n° 275, et un article de M. l'abbé HAnAUER, les Paysans de Marmoutier au neuvième el au douzième siècle, dans les Curiosités d'Alsace, t. 11, p. 354 et suiv. 2. SCHŒPFLIN, Als. dipl., n° 247. 3. Ibid., n° 253. — 44 — L’aîné des fils d'Othon [*, Diedericus, Dieder, Truther ou Didier épousa une dame nommée Berthe et en eut deux enfants : un fils, Conrad, et unc fille, Adélaïde, qui devint la femme d’un sire d’Eschibach et la mère d'Ulric d'Eschibach, prévôt de Lucerne. L'existence de ces divers personnages est prouvée 1° par la charte suivant laquelle Conrad, in re- medium animarum patris sui-Trutheri et matris suæ Berchtæ, fonde en 1137 le monastère des chanoines réguliers d’Ittenwiller, près d’Andlau’; 2° par une mention du nécrologe de l’abbaye de Pairis portant: Memoria domini Conradi, prœæposili Argentinensis, Adelheidis, sororis jus, et Udal- rici de Eschibach, filii diclæ Adelheidis, prœæpositi Lucernensis, qui nobis bona in Beinwilre, etc., contulere,; Idibus mai 1168 (15 mai) *. Ce Conrad, fils de Didier, est nommé, en 1144, dans une charte du prévôt Adelgot, parmi les chanoines de la cathédrale de Strasbourg; puis, dans des chartes de l’évêque Bourcard, archidiacre en 1153 et choré- vêque en 4156; enfin, dans une bulle de l’anti-pape Paul IIT, vers 1166, grand-prévôt (prepositus majoris ecclesie Argenlinensis)*; on vient de voir qu’en 1168 on le désignait, à Pairis, sous le même titre. Le 20 dé- cembre (in vigilia Thomæ apostoli) 1179°, il fut élu évêque de Stras- bourg ; mais il n’occupa pas son siége pendant une année entière, car il mourut le 17 décembre (XVI kal. jan.) 1180". Pendant son court épisco- pat, Conrad de Geroldseck n’a pas eu le temps de laisser dans l’histoire une trace bien profonde; on néglige même quelquefois de le compter. Cependant il est nommé dans plusieurs chartes, notamment avec Louis de Bâle, Frédéric, duc de Souabe et d’Alsace, les comtes Amédée de Montbéliard et Louis de Ferrette, à la tête des seigneurs qui signèrent le diplôme de l’empereur Frédéric I’ pour l’abbaye d'Étival (14 oct. 1180). Dans notre Seigneurie de Hohengeroldseck, nous avions rangé Conrad, sur la foi de HERTzoG”, parmi les Geroldseck de l’Ortenau; on voit, par la filiation plus précise que nous indiquons ici, qu'il appartenait au moins autant aux Geroldseck-ès-Vosges, puisque son aïeul était avoué de Mar- 1. WiIMPHELING, De Episc. Argent., p. 50. 2. Necrologium eccl. Parisiensis (Gallia christiana, N, 823), cité par GRANDIDIER, Œuvres hist. inéd., t NI, p. 6, note 5. 3. GRANDIDIER, loc. cié., note 2. 4, Fragm. hist, UrsTisur, p. 95. 5. Nécrologe de la cathédrale de Strasbourg, cité et discuté par GRANDIDIER, op. cit, t. IL, p. 2, note 1. | 6. Cité par GRaNDIDIER (t. III, p. 213, n° 66), d'après les archives de cette abbaye: 7. Edels. Cron.; liv. IV, p. 80. | — 15 — moutier ct que les Hohengeroldscck descendent, selon toutes les pro- babilités, d’un de ses cousins germains. Le deuxième fils d'Othon LI, Bourcard, est, ainsi que nous l'avons dit plus haut, l’auteur présumé des sires de Hohengeroldseck et de Thiersberg. Le troisième, Othon Il, continua la maison de Geroldseck-ès-Vosges. Enfin, on peut sans doute également ranger parmi les fils d'Othon I*", bien que la filiation ne soit plus, cette fois, établie par titres, un chanoine de la cathédrale de Strasbourg, nommé Berthold, qui vivait dans la seconde moitié du douzième siècle et qui est mentionné 1° dans un acte de 1160, comme prepositus S. Petri ct chanoine de la cathédrale; 2° dans un acte de 4193 et dans le nécrologe de la cathédrale, sous le titre de grand- chantre : Bertoldus cantor, Bertholdus cantor de Geroltesekke. 11 mourut le 22 août (XI cal. septemb.), avant l’année 1201. Il règne quelque incertitude sur la personnalité des Othon et des Bour- card de Geroldseck qui sont mentionnés dans un très-grand nombre de pièces de la seconde moitié du douzième siècle. Qu’Othon [°° ait eu un fils. nommé comme lui et un autre fils du nom de Bourcard, c’est ce qui res- sort positivement de la charte de 1127 que nous avons déjà citée. Il ré- sulte également de l’acte de 1120, où le même Othon F°° est qualifié senior, qu’il était d’un âge avancé à l’époque où on l'y mentionnait et que, par conséquent, les diplômes, de 20 ou 30 ans postérieurs, dans lesquels le nom d’Othon reparaît, peuvent être attribués sans scrupule à ses des- cendants. Mais l'incertitude commence alors qu’il s’agit de déterminer si toutes ces pièces concernent un seul et même personnage, Othon If, ou si elles se partagent entre lui ct un certain Othon III, que ScuæpPFLin suppose avoir été son fils et dont GRANDIDIER paraît mettre en doute l’existence*. Après un examen attentif des dates, nous n'hésitons pas à nous rarger à l'avis de ScH®PFLIN ; en effet, on retrouve les Othon de Geroldseck dans les chartes jusqu’en 1193 : pour qu’Othon [f fût qualifié de senior en 1120, il fallait que son homonyme Othon IT eût déjà atteint l’âge d'homme, 1. GRANDIDIBR, 0. cûl., t. IL, p. 5, note 3, et p. 11, note {. Le nécrologe porte textuelle- ment : XI cal. septemb., Bertoldus cantor obtit, qui dedit dimidium mansum Schaftol- desheim, et le Livre de la règle de la cathédrale porte : 7x Schaftoldesheim est dimidius Mmansus, minus uno agro, quem dedit Bertholdus, cantor de Geroltesekke. 2. SCHŒPFLIN ÂAls. illustr., t. 11, p. 621, 8 365; GRANDIDIER, Œuvres hist. inéd., t. Il, p. 4, note 1. — 46 — car on n'aurait pas donné l’épithète de senior au père d’un enfant; et si Othon II avait 20 ou 25 ans en 1120, il est impossible qu’il soit encore représenté comme agissant et guerroyant soixante-treize ans plus tard. Les dernières pièces qui puissent lui être attribuées sont celles de 1172 et 1182, où il est mentionné avec son frère Bourcard [f, et encore admet- trions-nous sans peine qu’elles s'appliquent de préférence à Othon II et à Bourcard II. Quant aux Bourcard, le problème est d'autant moins aisé à résoudre que le nom de ceux dont l'identité est enveloppée de nuages, reparaît pendant une période de 1420 ou 130 ans. On est généralement d'accord sur un point, c'est que les nombreuses pièces que nous aurons à analyser se rap- portent à trois personnes différentes : Bourcard [°, frère d'Othon II; Bour- card IL, fils d’Othon IL et Bourcard Il, fils de Bourcard Il; en effet, la filia- tion de Bourcard III est authentiquement établie, et les frères Othon et Bourcard sont mentionnés ensemble dans des chartes trop récentes pour pouvoir être attribuées aux deux dynastes de ce nom cités avec leur père Othon [°' dans la charte de 1127. Nous tenons donc pour démontrée l'existence et d’Othon IT et des trois Bourcard. Mais, d’une part, nous ne pouvons affirmer, en l'absence de tout document exprès, qu’Othon II et BourcardIL, en les supposant frères, soient les fils d'Othon Il; et, d'autre part, nous reconnaissons volontiers que certaines pièces peuvent être attribuées avec autant de vraisemblance à Othon II qu’à Othon IE, à Bourcard II qu'à Bourcard I", à Bourcard III qu'à Bourcard Il, et vice versd. Sous la réserve de ces observations, voici les documents dans lesquels il est question de ces différents dynastes : En 1143, Otto, hujus loci advocatus, est mentionné dans une charte d'Anshelme, abbé de Marmoutier, relative à une donation faite à l’abbaye d’un bien sis à Loubach. En 4147, Ollo, advocalus, est témoin d’une con- vention conclue entre l'abbé Anshelme et Bourcard, évêque de Strasbourg, au sujet d’une donation faite aux religieuses du Sindelsberg". Olto de Geroldsecken, advocatus cœnobüi S. Stephant in civitate Argen- tinensi, Othon, avoué du couvent de Saint-Étienne, à Strasbourg, est mentionné, en 1157, dans la charte de l’évêque Bourcard concernant ce couvent”. En 1158, Otto de Geroldiseckke, advocalus istius loci minoris, figure, avec Hezelin de Wangen, comme témoin d'un contrat passé entre l'abbé 1. SCHŒPFLIN, Als. diplom. , n° 273 et 279. 2. Charte citée par GRANDIDIER, op. cit., t. Ill, p. 3, note 6. — 17 — de Neuwiller et Hugues, comte de Dabo, au sujet de biens sis à Dossen- heim. À ses autres dignités, Othon joignait donc, en 1158, celle d'avoué de Neuwiller. Quatre ans après, en 1169, il est qualifié avoué de Haslach, dans un acte d'échange intéressant l’église de Soultz, près Molsheim", En 1163, accord conclu entre Conrad, abbé de Marmoutier, et Otto de Gerollzeckhe, obersier vogt, grand-avoué de l’abbaye, au sujet de leurs droits et devoirs respectifs, et en général au sujet des droits et coutumes en vigueur dans la Marche. Nous ferons remarquer, à propos de cette pièce, dont il existe un texte latin et un texte allemand à peu près con- ‘temporains et presque identiques, que l'abbé y déclare déjà expressément qu'il ne doit y avoir qu’un seul avoué, l'aîné de la famille de Geroldseck ; c’élait entre les abbés et nos dynastes un sujet perpétuel de discussions et de récriminations*. En 1170, Rodolphe, évêque de Strasbourg, acquiert par voie d'échange, de Wernher, abbé de Marmoutier, le château de Haut-Barr. Sont nommés dans l'acte, Anselme, avoué de Strasbourg, et Othon, avoué de Mar- moutier ‘. En 1172, dominus Otllo de Geroldesecke, ecclesie S. Florentii de Hase- laha, et fraler us Burchardus, sont rappelés dans une charte de l’évêque Rodolphe. En 1182, IV Id. juli (12 juillet), on trouve Otto de Geroltseck et Burckardus fraler ejus, mentionnés comme témoins dans une charte donnée à Haguenau par l'empereur Frédéric‘. En 1187, Otto de Gerollesecke, selon toutes les probabilités Othon IL, est témoin de la confirmation du monastère de Kænigsbruck par l’empereur Frédéric 1% et, la même année, Oko de Geroldesecke et Burckhardus frater ejus sont nommés dans la lettre de priviléges donnée par le même prince à Wissembourg *. En 1188, le même Othon, Ofto de Gerolteseck, advocatus ecclesie Hase- lacensis, figure dans une charte de Henri, évêque de Strasbourg, relative à la collégiale de Haslach”. Peu après, il eut avec l’évêque Conrad de 1. SCHŒPPLIN, As. dipl., n°° 298 et 305. 2. Copie de la pièce allemande aux Archives du Bas-Rhin, H, 558, 7; la pièce latine dans l'Afsatia diplomatica, n° 275. M. l'abbé HAnNaAuER les a traduites et commentées dans les Curiosités d'Alsace, t. I, p. 376. 3. Als. dipl., n° 311. 4, GRANDIDIER, 0p. Ci. , t. Ill, p. 4, note 1; p. 7, note 6, d'après un fragment provenant des manuscrits d'Unsrisius, à Bâle, 5. SCHŒPFLIN, Als. dipl., n° 341. 6. SCHŒPPFLIN, As. illustr., t. Il, p. 621, 2 365. 7. GRANDIDIER, op. cit. , t. III, p. 4, note 2. — 48 — Hunebourg, successeur de Henri de Hasenbourg, de longs et violents dé- mélés au sujet de la moitié de Saverne, que le sire de Geroldseck récla- mait à titre de fief épiscopal : un traité mit fin à la querelle en 1193", c'est la dernière fois que nous avons trouvé mentionné un Othon de Geroldseck. | Othon IT paraît avoir eu un assez grand nombre de fils : à part Othon I, dont il vient d’être question, et Bourcard IT, sur lequel nous reviendrons tout à l’heure, GRANDIDIER lui donne pour fils deux chanoïnes de la cathé- drale de Strasbourg, Berthold et Étienne’. Nous n’avons trouvé aucun document sur Étienne. Quant à Berthold, Berchtoldus de Geroltesecke, il est qualifié, dans un diplôme de 1193, in ecclesia Argentinensi porlarius ; il réclamail, en cette qualité, douze sacs de grains qui devaient être livrés, six par le custos, six par le cellérier, et que lui disputait le chanoine Hu- gues de Fribourg; l'affaire fut portée devant le chapitre et jugée contrai- rement aux prétentions de Berthold”*. Plus tard, il devint mensurnarius, réfectorier (12092), puis camérier (1208 et 1224)‘. Bourcard If, qui continua la famille, eut trois fils : Bourcard IE, Symon et Henri. Le fait est prouvé par la comparaison d’un diplôme de 1236 où Bourcard III et Symon sont expressément désignés comme ses fils’, et d’un autre diplôme de 14956, duquel il résulte que Bourcard IIF, et Henri, grand-chantre et plus tard évêque de Strasbourg, étaient frères*. Bourcard IT est nommé dans un certain nombre de pièces; il n’est pas impossible, toutefois, que l’une ou l’autre se rapporte à son fils. En 1917, Burcardus de Gerolteseche est témoin de l'acte par lequel Othon d’Ochsenstein et Évrard, son frère cadet, partagent leurs châteaux et leurs fiefs (pridie cal. decembr., c’est-à-dire, 30 novembre)’. En 1936, Burcardus de Geroltzeckh figure, comme témoin, dans un traité entre l’empereur Frédéric IT et Berthold, évêque de Strasbourg, et dans un diplôme de Henri, landgrave d’Alsace, relatif à Donnenheim*. Î. LEHMANN, Urkundl. Gesch. der Grafschaft Hanau-Lichtenberg, t. I, p. 7. 2. Loc. cit. 3. WURDTWEIN, Nov. subs. diplom. , t. X, p. 165; GRANDIDIER, op. cit., t. ÎII, p. 42. 4. Diplômes cités par GRANDIDIER, 0p. cté., t. II, p. 51, note 2. 5. Burchardus de Geroltesecke, Burchardus et Symon filii ejusdem : diplôme donné, à Colmar, en 1236, par l'empereur Frédéric IL à la ville de Strasbourg. (WENCKER, De Us- burg., p. 9.) 6. Burcardus de Gerollsecke, frater dicti cantoris, etc. MonE (Zetéschrift fitr die Ge- schichte des Oberrheins, XV, 161) publie la pièce 12 extenso. 7. Archives de Darmstadt; MoNE, Zeitschrift für die Geschichle des Oberrheins, t, XIV, p: 191. 8. SCHŒPFLIN, Als. dipl, n° 480 et 481. — 4149 — Le 26 juillet 1236, il est arbitre d’une transaction entre l’abbaye de Marmoutier et les chevaliers Frédéric Marschalk et Engelhard de Hague- nau au sujet de biens sis à Weyersheim ‘. C'est en 1238 que nous rencontrons pour la dernière fois, dans les chartes, le nom de Bourcard II. Symon, filius Burkardi advocati de Ge- rollesheche, est témoin de la confirmation par Conrad IV, roi des Romains, de la vente d’un fief impérial”. Ce document, en même temps qu’il corro- hore celui de 1936, cité plus haut, quant à la filiation de Symon I° de Geroldseck, prouve, en outre, que son père jouissait, comme ses ancêtres, de la dignité d'avoué de Marmoutier. Des trois fils de Bourcard IT, les deux aînés, Bourcard IT et Symon E°", donnèrent naissance à des branches spéciales auxquelles nous consacrons les deux chapitres suivants. Le troisième, Henri, entra dans les ordres et finit par monter sur le siége épiscopal de Strasbourg, après la mort de son fougueux cousin, Walther de Hohengeroldseck. Les auteurs du siècle dernier ne sont pas d'accord sur la filiation de l'évêque Henri. ScHŒPFLIN, dans son tableau généalogique de la maison de Geroldseck”?, fait de lui le fils d’un certain Henri, frère d’Othon III et de Bourcard II. GRANDIDIER, après avoir rangé le prélat parmi les fils de Bourcard Il, paraît se raviser, car un peu plus loin il adopte la version de SCHŒPFLIN, sans, du reste, fournir aucune preuve à l’appui ni de sa pre- mière ni de sa seconde manière de voir‘. Non-seulement on ne produit aucune pièce constatant que le père de l’évêque s’appela Henri, mais en- core nous n’en connaissons point qui autorise à attribuer à Othon IT un fils de ce nom. Une charte, découverte dans les Archives de Carlsruhe et publiée par M. MonE', tranche la question dans le sens de la première opinion de GRANDIDIER, C'est-à-dire, fait expressément de Henri le frère de Bour- card III et, par conséquent, le fils de Bourcard Il: En 1256, post festum b. Johannis Bapt., quindecim dies (du 24 juin au 7 juillet), le couvent de Saint-Blaise loue à Henri de Geroldseck, chantre de la cathédrale de Strasbourg, pour sa vie durant, ses cours à Sesselnheim et à Wisentowe. L’authenticité du contrat est attestée par l’apposition des sceaux de Wal- ram, chanoine de Strasbourg (très-probablement, de Walram de Gerolds- . Archives du Bas-Rhin, H, 619, 1. . SCHŒPFLIN, Àls. dipl., n° 490. . ScaœperLuin, Àls. illustr., t. Il, p. 618. . GRANDIDIER, op. cié., t. III, p. 4, note 2; t. IV, p. 26. . Leitschrift für die Gesch. des Oberrheins, XY, 161. O1 dm © 79 1 — 9 — eck, que le Liber coquinæ summi capituli Argentinensis cite, en 1255, _en tête des chanoines in expeclatione, et qui était alors dans le chapitre le seul personnage du nom de Walram!), et de Bourcard de Geroldseck, frère du chantre, nobilis viri domini Burcardi de Geroltsecke, fratris dicti cantoris. | Le sceau de Bourcard, pour le dire en passant, est un sceau équestre et triangulaire; le cavalier tient un écu au lion des Geroldseck. La légende est légèrement écornée, mais on y lit encore : SIGILLUM BURC.... ROL- TESECKE. | Henri de Geroldseck était déjà chanoine de Strasbourg en 1242*. En 1955, le Liber regulæ lui donne la qualification de chantre; on vient de voir qu'un autre acte authentique la lui donne en juin 1256. Lorsque la mort de Henri de Staleck ([V des nones de mars = 4 mars 1260) appela le chapitre à élire son successeur, le chantre, soit qu'il ambitionnât pour lui- même la mitre et la crosse, soit qu'il se défiât, non sans raison, — la suite le montra bien, — du caractère hautain et irascible de son collègue, Wal- ther de Geroldseck, fut le seul chanoine qui s’opposât à l'élection de ce der- nier. Le conflit qu'Henri redoutait éclata dès la première année; Walther, à bout d'arguments, recourut à ses armes spirituelles, enjoignit à tout son clergé de sortir de Strasbourg et mit la ville en interdit (juin 1261). Seul encore, le grand-chantre refusa d’obtempérer à cet ordre, sans même donner aucun prétexte pour colorer sa désobéissance*. Cet honorable acte d'indépendance lui valut parmi les bourgeois une popularité que justi- fiaient, du reste, la bonté et la noblesse de son caractère et dont il devait, trois ans après, recevoir la récompense. Après la défaite et la mort de l’évêque. Walther, après une période de guerre et de désordres qu’un choix impolitique pouvait prolonger indéfiniment, le chapitre comprit qu'il ne rendrait la tranquillité au diocèse qu’à une seule condition : c'était de placer à sa tête un prélat dont le nom fût pour tout le monde un gage d’apaisement; l'unanimité des suffrages se porta sur le grand-chantre Henri de Geroldseck-ès-Vosges. Le VI des ides de mars (10 mars) 1263, Henri, sur la demande du chapitre, promit solennellement d'observer, s’il était élu, le traité de paix conclu entre feu l’évêque Walther et la ville de Stras- 1. Voir la liste des chanoines dans GRANDIDIER, op. cié., t. IV, p. 2. 2. GRANDIDIER, op. Ctl., t. III, p. 188. 3. Cantor contra voluntatem episcopi remansit, qui se opposuit episcopo et oppo- suerat se in electione dicli episcopi. (Chron. d'ENsINGEN, éd. Liblin, p. 88.) Le 30 novem- bre 1260, jour de la Saint-André, il avait résigné ses fonctions de curé de Marmoutier. (Archives du Bas-Rhin, H, 558, 7, copie.) _— HO — bourg au sujet des droits et coutumes de la ville”, et le lendemain 11 mars, il fut élu : «Ad preces civium, dit le chroniqueur GODEFROI D'ENSMIN- GEN, canonici elegerunt in episcopum concorditer dominum Henricum de Gerollzecke an den Wasichen, cantorem ecclesie Argentinensis … el sic facta est concordia inter diclos cives el canonicos usque in hodiernum diem.» Les premiers actes du nouvel élu confirmèrent tout le monde dans les sentiments de respect et d'estime qu’on avait déjà conçus pour lui. A peine eut-il obtenu l'épiscopat, qu'à la persuasion du Magistrat de Strasbourg, il fit la paix avec Hugues de Rathsamhausen, qui l'avait ou- tragé dans le temps qu'il n’était que simple chanoine. Dès le mois d'avril suivant, le 21 (an dem sameztage vor St. Georgien tage), de concert avec les chapitres de Saint-Thomas et de Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg, et tout le clergé du diocèse, il donna à la ville des lettres réversales au sujet des droits et coutumes dont le Magistrat avail juré avoir joui d’an- cienne date. Ces lettres slipulent notamment que les magistrats munici- paux devront prêter devant lui serment de maintenir les droits respectifs de la ville et de l’évêque ; que le prévôt (Schultheis) de la ville sera à la nomination de l’évêque, mais qu'il aura toujours deux assesseurs pris dans la bourgeoisie, que l'évêque nommera comme burgrave un de ceux qui sont au service de l'Église, et que ce burgrave désignera pour chaque tribu le Zunfimeister chargé de l'inspecter; que la recette des péages (Zollkeller) et la direction de la monnaie seront confiées à un bourgeois; que la ville aura le droit de mettre ses troupeaux dans les pâturages (Al- mende) épiscopaux, — on se souvient que c'était un des principaux sujets de dissension entre la ville et l’évêque Walther de Geroldseck ; — que les villages dépendant de l'évêché et du chapitre pourront se pourvoir devant le sénat comme devant un tribunal d'appel; que la ville sera libre de con- tracter des alliances à son gré, qu'elle désignera seule les administrateurs de l'hôpital civil, enfin qu’elle nommera le chapelain chargé de desservir 1. L'instrument de cette promesse se trouve aux Archives de la ville de Strasbourg, Y. D. G., lad. IE, fasc. IV, 1. Symundus dominus de Gerolisecke, Ulric, sire de Ribcaupierre, et Conrad-Wernher, sire de Hadstatt, se portent garants de la parole du chantre, et appo- sent leur sceau à côté du sien. Les quatre sceaux sont assez bien conservés; celui de Symon Ier est un sceau équestre et triangulaire, en cire jaune; le cavalier tient un écu aux armes des Geroldseck (lion et billetles), et la légende, en partie brisée, porte : S. S1....GE.. LTESECKE. 2. Chron. d'ENSuNGEN (1291), éd. Liblin, p. 54. 8. GRANDIDIER, op. cit, t. IV, p. 28. _— 9 — à la cathédrale l'autel privilégié qui, par une concession spéciale du Saint- Siége, ne pouvait être sujet à aucun interdit! Quelques jours après, le prélat et les mêmes chapitres s’engagérent, par un acte particulier, daté du mardi après la Saint-George (24 avril 4263)*, à ne rien réclamer de la ville pour les dommages qu'ils avaient éprouvés pendant la dernière guerre, et Henri intervint manifestement auprès des divers membres de son clergé pour obtenir d’eux une renon- ciation analogue, car nous avons sous les yeux une charte du samedi après l’Ascension (12 mai) 1263*, par laquelle l’élu de Strasbourg atteste que, la paix se trouvant faite entre la ville et le clergé, Henri, prêtre et vicaire de Saint-Nabor, se désiste de toute action en réparation de dom- mage contre les Strasbourgeois. L'année suivante, ainsi qu’on le verra un peu plus bas, tout le clergé régulier du diocèse s’associa à ces mesures de conciliation, et, plus tard, par acte du 21 juin 1267, l'abbé de Hohen- forst (Alta sylva), au diocèse de Toul, déclara également, au nom de la communauté de ce couvent, qu'il ne poursuivrait pas la réparation des pertes que lui avaient causées les Strasbourgeois, notamment en pillant les vins de l’abbaye à Dorlisheim', et en brûlant une cour qu’elle possédait à Achenheim, Tandis qu’il travaillait à rétablir la bonne harmonie entre le clergé et le Magistrat de la cité épiscopale, le prélat s’efforçait aussi d’agir en paci- ficateur auprès des dynastes qui avaient pris parti pour l’un ou pour l’au- tre. Le jour de la Sainte-Odile (143 décembre) 1263, une trêve fut conclue sous ses auspices entre Walther I, sire de Hohengeroldseck, le mar- grave de Hochberg, Henri de Geroldseck, etc., d’une part, l'élu de Strasbourg , les bourgeois de la ville, les comtes Rodolphe et Godefroi de Habsbourg, le comte Conrad et les bourgeois de Fribourg, etc., de l'autre”. | Le 3 des nones de mars (5 mars) 1264, le frère Rufin, premier chapelain du pape, écrivit à l’évêque qu'autorisé par le Saint-Siége , il le chargeait de relever les bourgeois de Strasbourg de l’excommunication qu'ils avaient encourue en brisant plusieurs cloches d'église pendant la guerre, sous 1. Archives de la ville de Strasbourg, V. D. G., lad. NT, fasc. IV, 2 (copie contemporaine). Voy., sur Je dernier point, Wencken, Collect. Archiv., p. 469, 471 et 472, et GRANDIDIER, op. cit., t. IV, p. 30, note 1. 2. WENCKER, De Usburg., p. 21. 8. Archives de la ville de Strasbourg, V. D. G., lad. LI, fasc. [V, 3. 4. Ibid. lad. III, fasc. IV, 10. 5. Jbid., lad. III, fasc. IL, 8. — 93 — la condition que la ville indemnisât les églises dont les cloches avaient été brisées! La conclusion d’un traité de paix définitif avec les Hohengeroldseck ayant subi des lenteurs, l’évêque, dans le but de contribuer à la pacifica- tion du diocèse, consentit, par acte du 10 novembre (sabbalo proximo ante festum db. Martini) 1264, à mettre à la disposition des bourgeois de Stras- bourg ses places d'armes et ses soldats, muniliones el armalos, et s’en- gagea à les aider, quoi qu'il advint, de ses conseils et de ses forces”. Trois jours après, le mardi après la Saint-Martin (13 novembre), l'évêque tint à Strasbourg un synode diocésain, auquel assistèrent les abbesses de Saint-Étienne, d’Erstein, de Hohenbourg, de Niedermünster, de Kæœnigs- bruck, les supérieures des couvents de Sindelsberg et de Saint-Jean-des- Choux, les abbés de Schwartzach, de Géngenbach, de Schuttern, d'Etten- heimmünster, d'Ebersheimmünster, de Honcourt (Hugshofen), d'Altorf, de Marmoutier, de Neuvwiller et de Sainte-Walpurge; les prévôts, doyens et chanoines de Surbourg, de Haslach, de Saint-Léonard et de Honau, les prévôts réguliers du couvent de Saint-Arbogast, d'Iitenwiller et de Trut- tenhausen, le prévôt de l’hôpital de Haguenau et le prieur des frères d'Obersteigen. L'assemblée, qui représentait tout le clergé régulier du diocèse, adhéra solennellement au traité fait entre l'évêque et la ville, et renonça à toute réclamation pour les dommages éprouvés pendant la guerre par les diverses maisons religieuses” Enfin , le vendredi avant la Saint-Jacques (23 juillet) 1266, fut signé, entre les belligérants de l'année 1262, le traité de paix qui devait mettre un terme à leur querelle. Le vénérable prélat avait atteint le but de ses efforts, et l’histoire pou- vait sans flatterie lui faire honneur d’une pacification qui avait été labo- rieuse : « Hic episcopus, dit la Chronique de Schuttern, opera, clementia singulari el mansueludine, gravissimum bellum composuil ex quo honore, opibus et potentia mirum in modum est auctus »°. | Ce n’est pas que le reste de son épiscopat dût être exempt de toute dif- 1. Archives de la ville de Strasbourg, V. D. G., lad. III, fasc. NI, 9. Dans notre Sei- gneurie de Hohengeroldseck, nous avons donné un sens un peu trop étendu à la lettre du frère Rufin (Bu. , VI, p. 68, n. 2; nourv. éd., p. 13, n. 2). 2. Ibid. , lad. II, fasc. IV, 5. 3. La pièce originale, revêtue de 40 beaux sceaux d'abbayes et de couvents, se trouve aux Archives de la ville de Strasbourg, lad. II, fasc. IV. Elle est reproduite dans WeNxckER, De Usburg., p. 26. 4. Chron. v. Schuttern, 46 (Mone, QuellensammL., t. III, p. 97). — 9% — ficulté et de toute lutte. Il est, au contraire, remarquable de voir que, par l'influence des temps agités où il exerçait son ministère, l’un des évêques assurément les plus aimés et les plus respectés du diocèse de Strasbourg ait été presque continuellement aux prises avec des ennemis ou des re- belles. À peine avait-il réconcilié la ville avec les Hohengeroldseck, qu'il se vit contraint de prendre les armes contre les bourgeois de Seltz. La ville de Strasbourg était depuis l’année 1256 en état d’hostilité, tantôt sourde, tantôt ouverte, avec la ville de Seltz, dont les habitants inquiétaient ses marchands, et avec l’abbaye de Seltz, qui avait pris le parti de la ville. Strasbourg avait envoyé des troupes contre elles, et avait même fini par brûler le couvent, dont les religieux donnaient asile à ses ennemis. Le Saint-Siége intervint à la requête de l'abbé, lança contre les vainqueurs les foudres du Vatican et les obligea à réparer le dommage. Mais les mêmes vexations s'étant renouvelées dix ans après, de la part des habitants de Seltz, Strasbourg contracta une alliance avec l’évèque Henri de Geroldseck, avec Hénoc de Linange, évêque de Spire, avec les comtes Émic et Fré- déric de Linange, Werner de Bolanden et François de Fleckenstein, pour réduire la ville et la démanteler‘'. Rodolphe, margrave de Bade, qui déte- nait Seltz à titre d’engagiste, s'empressa de négocier avec les assiégeants; néanmoins la ville fut prise d'assaut et pillée, ce qui donna naissance entre le margrave et les alliés à un litige, dont WENCKkER a mis en lumière les principales phases” et qui ne fut aplani qu'en 1274, grâce à la mé- diation de l’empereur Rodolphe. Au moment même où il guerroyait contre Seltz, au nord de son dio- cèse, l’évêque Henri avait à suivre du côté du midi, à Mulhouse, une lutte plus invétérée et plus sérieuse. Nous ne raconterons pas en détail la querelle de la jeune'cité de la Haute-Aisace avec les évêques de Strasbourg ; notre savant ami, M. Louis SPACH, en a donné, dans le Bulletin même, un récit fort détaillé, fort captivant, auquel nous ne pourrions rien ajouter?. Nous devons seulement rappeler ici que Mulhouse profita de la levée de boucliers provoquée en 1261, par l'évêque Walther de Gerolds- 1. Convention du lendemain de l'Invention de la Sainte-Croix, 4 mai 1268; WENCK&R, Apparat. Archiv., p. 170. 2. WENCKER, Op. cit., p. 178 et suiv. 3. Une excommunication de Mulhouse au XIIT° s., Bulletin de la Soc. pour la cons. des monuim. hist. d'Als., Ile série, t. Il, p. 55; Œuvres choisies, t. II, p. 397. Les chartes re- latives au litige avec Mulhouse forment, aux Archives du Bas-Rhin, G, 547, une volumi- nouse liasse, dont M. Spacu a publié, à litre de pièces justificalives, les pièces les plus intéressantes. _— 95 — eck, son seigneur, pour secouer un joug fort lourd et se jeter dans les bras du comte Rodolphe de Habsbourg, landvogt de la Haute-Alsace. Après le rétablissement de la paix, en 1265, le successeur de Walther, l’évêque Henri, la somma de rentrer sous son obédience, rencontra de la part des bourgeois une opposition aussi persistante qu’inattendue, essaya vainement, de concert avec son collègue de Bâle et l'archevêque de Besançon, de les ramener par les armes spirituelles : Pexcommunication et l’interdit; se vit réduit, après sept ans de négociations infructueuses, à recourir au bras séculier, mit le siége devant la ville, mais ne put triompher de son éner- gique résistance. Comment la lutte finit-elle? M. Spacx ne le dit pas ex- pressément; il est probable, ainsi qu'il le suppose, que le comte Rodolphe de Habsbourg, dont la protection n’avait pas fait défaut un seul instant à la petite et héroïque cité, eut assez de crédit, une fois empereur d’Al- lemagne, pour la réconcilier avec son suzerain et avec l'Église (1273). Au surplus, trente-cinq ans après, un traité d'échange conclu entre l’'Em- pire et Jean, évêque de Strasbourg, fit définitivement sortir Mulhouse des domaines de ce prince ecclésiastique (1308). Il n’est pas facile de se rendre un compte exact des relations du comte de Habsbourg avec les évêques de Strasbourg, et notamment avec Henri de Geroldseck. 1! change d’attitude à leur égard d’une année à l’autre et parfois les combat plus ou moins directement d’un côté, tandis qu’il né- gocie avec eux de l’autre. On a déjà vu, à propos de Walther de Hohen- geroldseck, qu'après avoir embrassé son parti, Rodolphe fit, trois mois après, une éclatante défection et accepta même la capitainerie des milices strasbourgeoises. Qu'il ait obéi à une conviction sincère en abandonnant le parti d’un prélat oppresseur et vindicatif, ou qu’il ait écouté ses rancu- nes personnelles contre celui qui avait refusé de lui restituer les terres naguère données par son oncle, le comte de Kybourg, à l'église de Stras- bourg, au mépris de ses droits héréditaires, personne ne s’étonnera que Rodolphe n'ait pas cru devoir soutenir jusqu'au bout l'évêque Walther dans ses orgueilleuses prétentions. Mais il n'avait aucun de ces griefs contre Henri de Geroldseck-ès- Vosges. En effet, l’un des premiers actes du nouvel évêque fut de renoncer bénévolement, en faveur de Rodolphe, au bénéfice de la donation du comte Hartmann de Kybourg. Le comte de Habs- bourg, touché de cette générosité, s’empressa de restituer à Henri tout ce qu'il retenait des biens appartenant à l'évêché de Strasbourg, et refusa même de recevoir les 700 marcs d'argent que lui assurait le traité conclu entre lui et l’évêque Walther au lendemain de la bataille de Hausbergen. 1. Chron. d'ENSMINGEN, éd. Liblin, p. 43. — 96 — Un peu plus tard, par acte du 14 juin 1269, il consentit, pour prévenir tout démêlé ultérieur entre sa famille et les évêques de Strasbourg, à abandonner, à Henri moyennant une compensation fort modérée, l’avouerie de la ville et du mundat de Rouffach qu’il tenait de l’évêché à titre de fief héréditaire". Ces échanges de marques d'amitié n’empêchèrent pas Rodolphe de soutenir très-ouvertement les habitants de Mulhouse contre leur suzerain, le prélat de Strasbourg, et Henri, lui-même, de joindre ses troupes à celles de son ami Henri de Neuchâtel, évêque de Bâle, afin de défendre contre le comte de Habsbourg la ville de Brisach, conférée à l’église de Bâle par Frédéric II, à titre de fief impérial. Cette double campagne ne fut pas heureuse pour notre prélat. Comme nous l'avons dit, il ne parvint pas à se rendre maître de Mulhouse, et l'évêque de Bâle n’eut que le temps de rentrer dans son diocèse, où l’ennemi avait porté le fer et le feu. Henri de Geroldseck mourut dix-huit mois après, le 42 février 14273", et fut enseveli dans la chapelle Saint-Jean, à la cathédrale. Du temps de GRANDIDIER, toute trace de son tombeau et de son épitaphe avait déjà disparu*. «ll laissa à son église, dit la Chronique de Schuttern, une foule d'objets précieux, de vases en or et de reliquaires de prix que la fureur des hérétiques en fit disparaître en 1526 *.» Il lui laissa surtout la mé- moire d’un prélat dont une grande bonté native et une inépuisable charité tempéraient la fermeté et l'énergie, d’un prince qui, préposé aux destinées du diocèse à l’une des époques les plus critiques qu’il ait traversées, sut, grâce à ces belles et nobles qualités, reconquérir toute son autorité et la transmettre à ses successeurs plus étendue, mieux assise, plus respectée qu’elle ne l'avait jamais été. Ajoutons, en terminant, qu'il fit très-activement travailler à l’édifica- tion de la cathédrale, et que c’est lui qui, le 7 juin 1264, prescrivit une collecte dans tout le diocèse pour la reconstruction de l’église de Saint- Thomas, «quæ prima filia nostre kathedralis ecclesie dicitur et est, cujus emuri nimia velustate consumpli"….. » 1. ScHŒPPFLIN, Als. dipl., n° 655. 2. Le 2 des ides de février, c'est-à-dire, le 12, d'après le livre des anniversaires de Saint-Thomas,; le 3 des ides, ou le 11, d’après celui du grand-chœur de la Cathédrale. 3. GRANDIDIER, 0p. cié., t. IV, p. 37. Nous croyons encore devoir mentionner, à propos de ce prélat, un acte de 1267 par lequel Adélaïde, dame d'Andlau, et Rodolphe, son fils, lui rétrocèdent le val d'Andlau et le village de Mittelbergheim, qui leur avaient été engagés pour 200 marcs d'argent par les évêques Henri de Staleck et Walther de Geroldseck. (Ar- chives du Bas-Rhin, G, 546,6.) 4. Chron. de Schuttern, 46 (MOxE, Quellensammlung, t. IT, p. 97). 5. Datum Argentine, 1264, VII Id. Junti. (ScnmioT, Histoire du chapitre de Saint-Thomas de Strasb., pièces justific., n° 43, p. 320.) = 97 — CHAPITRE III. Baurcard III de Ceroläseck et ses descendants jusqu'à leur extinction où 1364. Le château de Geroldseck ou de Stincel dans la vallée de la Sarre. Bourcard IT eut, comme on l’a vu plus haut, trois fils : Bourcard II, Symon I, et l’évêque Henri, dont nous venons de parler. Nous groupons dans le présent chapitre tous les faits qui se rapportent à Bourcard III et à ses descendants, tout en faisant observer que les diverses branches de la famille paraissent n'avoir jamais procédé à un partage territorial de leurs possessions et s'être contentées d’en répartir les revenus en proportion des droits de chacun, de sorte que leurs annales, comme leurs intérêts, sont souvent confondus. En 1255, Argentine, sabbato post festum b. Petri et Pauli apost. (3 juillet), Frédéric, burgrave de Nuremberg, confie sa fille Alide à la garde de Brocardus (Bourcard IN) et Guimondus (Symon I”), frères de Geroldseck, jusqu'à ce que Jean, comte de Bourgogne, ait payé 1,500 marcs d'argent, après quoi elle devra être remise entre les mains dudit comte*. | _ Nous rappelons qu’en 1256, Bourcard figure comme témoin d'un acte par lequel le couvent de Saint-Blaise loue à son frère, le chantre Henri de Geroldseck, des cours situées à Sesselnheim et à Wisentowe. Bourcard appose au bas de la pièce un sceau équestre. Il est probable qu’il mourut peu de temps après. Bourcard :III avait eu trois fils : Bourcard IV, Walram ou Wairaf et Robin. C’est ce qui résulte 4° d’un acte du 27 octobre 1269, jour des apôtres Simon et Jude, où Her Symond von Geroltsecke, Burcard und Walrave, syns brudern sone (fils de son frère), figurent comme témoins d'une transaction conclue entre Sigeberg de Werde, landgrave d’Alsace, et sa mère Élisabeth*; 2 d'une convention de l’année 4269 par laquelle Nos Symon, et nos Burchardus, Walramus et Robinus fratres, domini de Gerolisecke (ces trois derniers qualifiés, un peu plus bas, par Symon, fil Burkardi fratris nostri), règlent entre eux l'exercice du droit de présen- tation pour l'église de Weyersheim!. 1. SCHŒPFLIN, As. dipl., n° 560. 2. Yoy. ci-dessus, p. 19 et note 5. 8. ScuœæprLin, As. dipl., n° 639. Cfr. sbid., n° 794. 4, Arch. du Bas-Rhin, 6, 546, 7, Robin, le cadet des trois fils, n’est plus nommé qu’une seule fois, avec le titre de co-avoué de Marmoutier, dans une pièce non datée (v. 1301), où son frère Bourcard, avec son consentement, prend pour tous deux et de concert avec plusieurs autres membres de la famille co-investis de la ville de Marmoutier par l'évêque de Metz, l'engagement de respecter à l'avenir les droits de l’abbaye dans la Marche! Le puîné, Walram ou Walraf, Walramus frater domint Burchardi de Gerolzecke, appose, le 23 juin 1288, son sceau au bas d’un partage conclu par ses cousins germains, les fils de Symon [°*. Il est désigné de la même façon, 1° dans un acte de la même année où il se reconnaît «homme lige du duc Ferry III de Lorraine, pour une somme de 150 livres de messins qu'il a reçue de lui°»; 2° dans une charte du 3 octobre 1294, que nous aurons à analyser plus loin et qui était relative à l'exercice de l’avouerie de Marmoutier*. | | D’après ScaœpPrLin et Dom CALMET”, il s'était marié avec Alix de Lupy, dame de Guercy, et était mort en 1296, laissant deux fils: Walram et Gobert. Ce dernier point ressort de la pièce indiquée ci-dessus, note 4, où Walram et Gobert, fils de feu Walram, frère de Bourcard, s'engagent, eux aussi, à ne plus méconnaître les droits de l’abbaye de Marmoutier dans la Marche. | Le fils aîné de Bourcard I, Bourcard IV, doit être arrivé à un âge fort avancé et avoir joué pendant sa longue carrière un rôle important, car de 4265 à 1322, on retrouve son nom dans un très-grand nombre de docu- ments, le plus souvent accolé à celui de ses cousins ou neveux. En 1265, le vendredi après la Chandeleur (6 février), Symon [* et Bourcard 1V de Geroltzecke sont témoins d’une transaction par laquelle Sigebert de Werde, landgrave d'Alsace, abandonne à sa mère Élisabeth, 1. Arch. du Bas-Rhin, H, 610, 7. 2. Ibid., G, 549, 7. 3. Doxu Cazuer, Notice de la Lorraine, t. I, p. 508. » 4. ScHŒPFLIN, Als. dipl., n° 794. 5. ScHŒPrLIN, Als. illustr., t. I, tableau généal. des sires de Geroldseck. Dom CALMET, dans sa Notice de la Lorraÿne, t. 1er, p. 508, mentionne, d'après des documents conservés, dit-il, dans les Archives de Lorraine, « Alix de Lupy, dame de Guercy, veuve de Valeran de Gerolsek», comme faisant, en 1296, «ses reprises pour la somme de 150 livres de messins qu'elle a reçue du duc Ferry Ill», et, «lui faisant hommage de ce qu'elle tient à Amange (Insming)». Plus loin, «Gobert et Valeran de Gerolsek, fils de feu Valeran», reconnaissent avoir engagé audit duc, « pour eux et pour leurs sœurs, qui sont hors de tutelle, tout ce qu'ils peuvent avoir à Amange, moyennant 150 livres de petits tour- pois qu'ils en ont ci-devant reçus ». — 99 — alors remariée avec le wildgrave Émic, MNidern Werde, Hipfensheim daz torf, et plusieurs autres biens". À la mème époque, les Geroldseck et les Ochsenstein étaient en discus- sion au sujet de fiefs et de vassaux qu'ils possédaient en commun. M. Len- MANN en a conclu, avec raison selon nous, que ces deux familles, très- proches voisines, étaient probablement unies, de plus, par les liens d’une commune origine’; nous ajouterons, à l'appui de cette manière de voir, que, dans une lettre écrite in vigilia b. Johannis Baptiste (23 juin) 4265, l'évêque Henri de Geroldseck traite le doyen de la cathédrale, Berthold- d'Ochsenstein, de consanguineus*. Quoi qu'il en soit de cette parenté, les deux familles étaient en discussion; et, au commencement de l’année 1265, le vertueux prélat qui occupait le siège épiscopal de Strasbourg, dé- termina Conrad d'Ochsenstein, son frère Othon et les fils de leur autre frère, d’une part, Symon de Geroldseck et Bourcard fils de son frère, d'autre part, à remettre le jugement du Litige à quatre arbitres : Conrad- Werner von Haltstat, l'aîné, et le vidame Olo von Marley, pour les Geroldseck, Cuno von Bercheim, et Dieterich von Baldenburn, pour les Ochsenstein*. En 1269, le lundi après la Chandeleur (3 février), Symon et Bourcard de Geroldseck règlent le droit de résidence de plusieurs nobles dans le château de Geroldseck, ce qui prouve notamment que l'oncle et le neveu avaient gardé la propriété indivise de ce château *. Au mois d'avril 1271, Symon de Geroltsecka et Bourcard appendent leur sceau à un acte par lequel Hugues, comte de La Petite-Pierre, sa femme et ses enfants cèdent à l'abbaye de Herbotsheim (Herbitzheim) les dimes et le droit de patronage qui leur compétaient à Ackhena (Achen), diocèse de Metz‘. Le 25 mars 1272, Burcardus de Gerolzecke, est témoin d’une trans- action conclue entre Henri de Geroldseck, évêque de Strasbourg, et les Î. SCHŒPFLIN, Als. dipl., n° 632. 2. LEHMANN, Urk. Gesch. der Grafsch. Hanau-Lichtenberg, t. X, p. 11. 3. Archives de la ville de Strasbourg, lad. III, fasc. IV, 7. Berthold est désigné dans cette lettre par sa qualité et non par son nom, mais il résulte des extraits du Liber co- quinæ de la cathédrale publiés par GRANDIDIER, op. cit., t. IV, p. 2 et 35, que Berthold était déjà doyen en 1255 et l'était encore en 1269. 4. An dem frigelage nach mitiervasten, in der burc zu Borre (Haut-Barr, 20 mars) 1265. Archives de Darmstadt. Cette charte est publiée par Mons (Zeitschrift für die Gesch. des Oberrheins, XV, 392). 5. SCHŒPFLIN, Als. dipl., n° 649. 6. Ibid., n° 6CG. — 30 — sires de Lichtenberg, au sujet d'engagements fort onéreux contractés en- vers eux par son prédécesseur, Walther, pour les déterminer à prendre son parti dans la lutte avec sa ville de Strasbourg‘. Le 27 avril (VW Kal. maii) 1981, Bourcard et ses cousins Symon II et Walram émettent un règlement au sujet de la ferme du Buchberg: ils conviennent que le magister infirmariæ de Marmoutier aura le droit de nommer les fermiers et fixent le lundi de Pâques (feriam secundam post diem Pasquæ) comme jour des plaids ou de la tenue de la collonge. Vers la même époque, Bourcard paraît avoir pris une part active aux querelles successives qu’en sa qualité d’allié de l’évêque de Metz, Conrad de Lichtenberg, évêque de Strasbourg, eut avec Ferry IIf, duc de Lor- raine. Dès la première année de son épiscopat (1273), Conrad s'était mis en campagne pour aider son collègue à reprendre la ville d'Épinal em- portée d'assaut par le duc de Lorraine et le comte de Bar. Mais, avant même d'avoir pu opérer leur jonction, les deux prélats avaient été battus et faits prisonniers. Îls s’empressérent de réclamer l'intervention du Saint- Siége, et, effectivement, lors du concile qui se tint à Lyon en 49274, ils reconquirent leur liberté moyennant une forte rançon, tant pour eux que pour les nobles qui avaient été pris avec eux°. Mais quelques années après, en 1285, la lutte recommença. Conrad et ses alliés s’unirent à Othon d'Ochsenstein, sacri imperii per Alsatiam advocatum generalem, pour enlever au duc Ferry Ill les châteaux de Reichshoffen et d'Eschery, dont il s'était emparé ‘. Bourcard paraît avoir pris part à ces diverses campagnes. En 1274, il fut obligé de se reconnaître homme-lige du duc cdevant tous hommes après l’évêque de Metz», et des’engager, lorsqu'il en serait requis trois semaines auparavant, d'aller «le servir en une chevauchée et 80 hommes de fer, et poursuivre ses ennemis à l'encontre de tous hommes, excepté ledit évêque de Metz», sauf, dans ce cas, à vivre aux dépens du duc". Il resta pendant une dizaine d'années sous le coup de cette dure et humiliante obligation. Mais, le 1° février 1286 (sexta feria ante purifica- tionem beate Virginis), les belligérants conclurent un traité de paix suivant lequel Ferry Ill renonçait à tous ses droits sur Reichshoffen, faisait remise 1. SCHŒPFLIN, As. dipl., n° 668. 2. Archives du Bas-Rhin, H, 558, 7 (copie); H, 612, 1 (original de la convention). 3. Dom CALMET, Histoire de Lorraine, t. III, liv. XXIV, p. 195 et suiv. Le traité du VII des ides de juin 1274 entre l’évêque de Strasbourg et le duc de Lorraine se trouve dans SCHŒPFLIN, Als. dipl., n° 694, 4, GRANDIDIER, Œuvres hist. inéd., t. IV, p. 50. 3. Dox CazMeT, Notice de la Lorraine, t. I, p. 507. _ 9% — à l'évêque et à ses cautions de toutes les charges qui pesaient encore sur eux à raison de la captivité du prélat, et en exonérait nominativement Bourcard de Geroldseck *. Le 19 août 1298 (an dem cislage nach unser frowen tage der erren), Her Burchard von Geroltzecke est témoin de l’acte de partage de la sei- gneurie de Ribeaupierre en trois parts”. «En 1299, il fait ses reprises de ce qu'il tient à Amange (Insming) du duc de Lorraine, moyennant la somme de 300 livres tournois noirs qu'il en a reçue ?.) | Le 22 septembre 1303 (an S. Mauricien tage), Frédéric de Lichtenberg, qui avait succédé, sur le siége épiscopal de Strasbourg, à son frère Conrad, autorise son neveu Bourcard, sire de Geroldseck, à acheter de son cou- sin, Gebhard de Geroldseck, les droits de celui-ci sur le village de Herd qui relevait du grand-chapitre*. Faut-il considérer le titre de neveu donné par l’évêque à Bourcard comme une simple expression de courtoisie cor- respondant à celle de Vater in Goit dont on se sert généralement à l’é- gard des prélats, ou bien n'est-il pas permis de la prendre ici dans un sens plus strict et de supposer que Bourcard III, père de notre dynaste, avait peut-être épousé une sœur de l’évêque, une fille de ce Louis I*° de Lichtenberg, qui avait un grand nombre d'enfants, puisqu'on en connaît pertinemment huit *? Nous nous hâtons de dire que ce n’est qu’une hypo- thèse, mais elle justifierait l'expression de neveu appliquée à Bourcard et expliquerait, de plus, comment, en 1286, notre Geroldseck se trouvait mêlé à la querelle de l'évêque Conrad avec le duc de Lorraine. Il pouvait l'être comme vassal du siége de Metz, mais s’il s’est porté personnelle- ment garant, fidejussor, des engagements de Conrad, il avait sans doute des molifs plus personnels. Peut-être un heureux hasard permettra-t-il un jour d’élucider cette question. Les dernières pièces dans lesquelles nous rencontrons le nom de Bour- card sont de 1320 à 1329, et nous font en même temps connaître ceux de ses enfants. Son fils Hugues, Hugo de Gerollzecke, miles, filius Bur- cardi, domini de Gerollseck, ayant épousé Susanne, fille de Walther, l'aîné, sire de Hohengeroldseck, obtint de Henri, évêque de Metz, en sa 1. SCH@ŒPFLIN, ÀAls. dipl., n° 751. 2. Ibid., n° 808. 3, Dom CaLMET, Nofice de la Lorraine ,t. Iæ,p. 508. &. Archives de Darmstadt. LEHMANN, op. cié., t. Ier, p. 83. 5. SCHŒPFLIN et LEHMANN en omettent deux : Élisabeth, mariée à Walther 1lf de Ge: roldseck-Labr; Heilitke, mariée, comme on l'a vu plus haut, à un sire de Thiersberg. — 399 — qualité de suzerain, l'autorisation de constituer à sa femme un douaire de 500 marcs d'argent sur les villages de Willer (Lochwiller), Otters- Willer, Altenheim, Kleingæft, Bettbure, etc. (9 octobre 1320), et, le 21 octobre 1321, Burchard, der alte Herre von Geroldzecke, et son autre fils, Jean le Jeune, donnèrent leur assentiment à celte constitution de douaire Enfin, le 14 février 1399, fête de la Saint-Valentin, peu de jours sans doute avant sa mort, Bourcard fonde à Otterswiller une rente de deux quarts de seigle au profit des religieuses du Sindelsberg *. On ne possède que peu de renseignements sur les enfants de Bour- card IV, dont un seul, Hugues, continua la famille. Jean, frère de Hugues, ne nous est connu que par l'acte de 1321 cité plus haut. Un certain Jean de Gerollzegge figure comme témoin dans l'acte du 7 décembre 1324 (an dem nehsten tag nach S. Niclaus dag)°, par lequel les frères Walther et Burckhart, sires de Horbourg, vendent à leur cher oncle Ulrich, comie de Wurtemberg, la seigneurie de Horburch, le comté de Witekisowe, le landgericht dans le Leimental, an dem Blauen, Bihlstein unser Burch, Richenwilre die Stat, Cellenberg Burg und Stat, etc., moyennant 4,400 marcs d'argent, poids de Colmar. Mais nous ne savons s’il s’agit du Jean, fils de Bourcard IV, ou d’un autre Jean, fils de Gebhard, dont il sera question plus loin. Selon ScaœprLin‘, Hugues et Jean auraient eu une sœur, nommée Susanne et mariée, en 1291, à Henri de Ribeaupierre (+ 1313); nous ne l'avons trouvée mentionnée dans aucune des chartes qui ont passé sous nos yeux, el les généalogistes de la maison de Ribeaupierre ne sont pas tous d'accord avec SCHŒPFLIN sur ce mariage. | Hugues ne figure plus après 1321 que dans un document de 1346: le VI des ides d’octobre (10 octobre), dominus Hugo de Gerollzecke in Va- sago et domicellus Johannes, filius ejus, vendent aux religieuses du Sin- delsberg l’avouerie in villa Herdt avec les biens qui en dépendent”. 1. Archives du Bas-Rhin, G, 554, 2 et 4. Ces pièces démontrent que SCHŒPFLIN fait à tort, de ce Hugues Ier, un fils de Symon Il et un frère d'Égenon (As. tllustr., t. II, tab. généal.). 2. Ibid., H, 595, 6. Sceau équestre, triangulaire, en cire jaune. La légende est ébré- chée, on ne peut plus y lire que ces mots : S... BVR... GEROLTESECKE, 3. SCHŒPFLIN, Als. dipl., n° 929. 4, Als. illustr.,t. Il. 5. Archives du Bas-Rhin, H, 586, G. Les Geroldseck avaient, à cette époque, des posses- sions assez considérables en dehors de la Marche : « Habent in feodo ab ecclesia Argen- tinensi villas Herde et Buttlenheim el jurisdictionem in eisdem que vulgariter dicitur _— 33 — Nous supposons qu'il mourut peu après. En effet, d’un compromis signé en 1355 entre ses héritiers et Henri Il de Geroldseck-Lahr, il résulte que sa femme, Susanne, appartenait à celte ligne ; car les Geroldseck-ès- Vosges renoncent aux droits qui leur compétaient sur les biens de la mai- son de Lahr. Le Walther, l’Aîné, dont elle était fille, ne pouvait être, à l'époque du mariage (1320), que Walther JE, époux d'Élisabeth de Lich- tenberg. Or, il est constaté que Walther JIT avait une fille nommée Su- sanne, mais les documents de 1349 et 1350 qui constatent tout à la fois son existence et sa filiation, la désignent comme épouse de Frédéric d’U- senberg ‘ : c’est sous ce titre qu'elle figure sur notre tableau généalogique de la maison de Hohengeroldseck. Si, d’après toutes les probabilités, c’est elle aussi qui fut la femme de Ilugues 1 de Geroldseck-ès-Vosges, il faut que ce dynasle soit mort entre 1346 et 1349. Hugues I" de Geroldseck-ès-Vosges eut, de son mariage avec Su- sanne de Hohengeroldseck-Lahr, trois enfants: Jean, dit Stentzler (le do- micellus Johannes de l'année 1346), une fille mariée à Évrard d’Andlau el morte jeune, enfin une seconde fille nommée Cunégonde, qui, six ou huit ans après la mort de son père, n’élait pas encore mariée. C’est ce qui ressort pour nous, avec la dernière évidence, du compromis du 21 dé- cembre 1355, lundi avant Noël, auquel nous avons fait allusion plus haut et dans lequel figurent les parties suivantes: 4° Jean, Henri, Ulrich ct Brunon de Ribeaupierre (fils de Jean IV de Ribeaupierre et d’Élisabeth de Dohengeroldseck, l’aînée des filles de Walther HIT, de Lahr) ; 2° Johannes von Gerolizeckh den man spricht der Stentzler, und Eberhart von Andela von meins Weibs wegen, und Kunigunda, Herrn Huges Tochler von Ge- rollzeckh, d'une part; 8° Henri (Il) de Geroldseck, fils de feu Walther (IV) sire de Lahr, d'autre part*. Pour qu'Évrard d’Andlau soit nommé, du chef de sa femme, entre Jean Slentzler et Cunégonde, que nous savons positivement être issus de Hugues 1°, il faut que sa femme ait été leur sœur. L'acte en lui-même n’offre qu’un médiocre intérêl: l’évêque Jean twing und ban; t{emn... parlem suam jurisdiclionts in villa Wihersheim; ilem... hos vu- sallos videlicet homines de Scharrach, homines infeodatos de curia in Bergheim prope Marley...» (Codex feud. eccl. Argent., conscr. a° circiler 1336. GRANDIDIER, Op. CiL., IV, 553, pièces justif., n° 487.) 1. Voy. Pragm. Gesch. des Hauses Geroldseck, à 154; Urk., n° 11 ct 20. Il résulle de Ja pièce n° 11, que Susanne vivait déjà en 1311 ct avait pour le moins une sœur cadette, peut-être même des frères cadets, l'usage étant de nommer tous les garçons avant les filles. Il n’y a donc rien d'impossible à ce qu'elle se soit mariée, en 1320, à Hugues de Geroldseck, et, après la mort de son premier mari, vers 1349, à Frédéric d'Uscnberg. 2. Pragm. Gesch. des Hauscs Geroldseck, Urk., n° 23, p. C5. d ms 4 — de Strasbourg est chargé d’aplanir les difficultés auxquelles avait donné lieu entre les parties le règlement de la succession de leur auteur com- run, le sire Walther HT de Hohengeroldseck, et de fixer l’indemnité qui serait à payer par Henri II aux Ribeaupierre et aux Geroldseck-ës-Vosges, afin de conserver pour lui seul la seigneurie de Lahr avec ses dépendances. Jean de Geroldseck, fils de Hugues, tirait son surnom de Sfentzler, d'un petit château qu’il avait acquis ou construit aux bords de la Sarre, à un quart de lieue du village de Niederstinzel, et dont on voit encore les ruines , consistant en une lourde construction carrée, au milieu d’une prairie, dans un bas-fond à droite de la route de Fénétrange à Saar- Union. Ce castel était connu sous le nom de château de Stinzel, Sleinsel (Petite-Pierre) ou sous celui de son propriétaire (Geroldseck-sur-Sarre, pour le distinguer des deux Geroldseck, au-dessus de Marmoutier); tout insignifiant qu'il soit aujourd'hui, il a eu à un moment donné, dans la pre- mière moilié du quinzième siècle, jusqu’à dix copossesseurs qui se le par- fageaient par vingt-quatrièmes. Jean étant mort sans‘postérité en 1364, son petit château des bords de la Sarre, avec les localités qui en dé- pendaient, c’est-à-dire, d'après HERTz0G ‘, Niederstinzel, Eckartswiller et Altenheim, fit en partie retour à l'évêché de Metz et fut donné aux sires de Blamont et de Ribeaupierre ; nous disons en partie, car il est très-pro- bable, bien que ScuœPFLiN mentionne la donation sans nulle réserve, que la ligne survivante des Geroldseck-ès-Vosges conserva, de son côté, une fraction de ce domaine. Cela résulle, notamment, d'une paix castrale conclue, en 1366, entre Bourcard de Fénétrange et trois des fils d'É- genon de Geroldseck, à Steinsal; après l'extinction de la famille de Ge- roldseck, on trouve également ses héritiers, soit les Ochsenstein, soit les Rathsamhausen et les Wangen, mentionnés en 1394, 1436 et 1437, parmi les comparsonniers?. Jean de Geroldseck, dernier représentant de la branche issue de Bour- card JTE, est au nombre des seigneurs et des villes qui contractèrent une alliance, le 25 mai 1362, pour combattre l'invasion des Anglais en Alsace‘. C'est la dernière fois que nous avons rencontré son nom. 1. Edels. Cron., liv. V,p. 110. Seulement cet ouvrage donne une date inexacte en men: tionnant Jean comme seigneur de Stinsel en 1376. Jean dit S{entzeler cst mort en 1364; et tous ses homonymes, dans la maison de Geroldseck, sont morts avant lui. . 2. Als. illustr., t. 1], p. 614 et 621. 3. Voy. ci-dessous, p. 42 et p. 46. Paix castrales (Burgfrid über burg und schloss Steinselle) de 1336 et 1457, citées par M. L. BenoiT, Élisabeth de Lorraine ct le burgfrid de Niederstinsel, Nancy, 1867, in-8°. 4. ScHILTER, Chron. de Kænigshofen, p. 887; LAGUILLE, Hist. d'Alsace, preuves, p. 66; ScH@ŒPFLIN, Als. dipl., n° 1114. _— 95 — CHAPITRE IV. Symon Ier de Geroldseck et ses descendants jusqu'à leur extinction dans les mâles vers 1390. Symon [°, troisième fils de BourcardIl, filius Burkardi advocati de Ge- rolleseche, ainsi que l'appelle un diplôme délivré, en 1238 ‘, par ConradlV, roi des Romains, a déjà paru plusieurs fois dans le cours de celte notice avec l’un ou l’autre de ses frères. Nous nous bornerons à indiquer ici celles des pièces le concernant que nous n'avons pas encore eu l’occasion d'analyser. | | En 1959, le 29 septembre, jour de la Saint-Maurice, il fut désigné par l’évêque de Strasbourg, Henri de Staleck, comme sur-arbitre, pour ré- gler, de concert avec quatre commissaires désignés par les parties, un litige pendant entre Henri et Louis, sires de Lichtenberg, et la ville de Strasbourg, relativement à une somme de 200 marcs d'argent *. En 1260, il s'engage à respecter les droits et priviléges de l'abbaye et de la ville de Marmoutier, et rappelle, en outre, les obligations des bourgeois tant envers l'abbaye qu’envers sa propre famille”, Le VI des nones d'octobre (2 octobre) 1962, il est mentionné dans la donation faite par Ulric de Ribeaupierre à l’abbaye de Pairis d'un bien sis à Egensheim, comme ayant naguère concouru, en sa qualité d'avoué de Marmoutier, à la vente de ce bien audit Ülric‘. Puis, il figure comme témoin dans une série d'actes des années 1263, 1265, 1266, 1269 et 1271, que nous avons déjà cités plus haut, et mourut probablement à la fin de cette dernière année. SCHŒPFLIN * lui attribue plusieurs enfants, notamment Symon Il; nous verrons même que Symon Il avait d’autres frères ou sœurs encore que ceux que nomme SCHŒPFLIN, mais la paternité de Symon [°° ne ressort d'aucun des documents que nous avons eus sous les yeux, et nous ne pouvons la donner que comme généralement admise et conforme à la vraisemblance. {, ScuœŒpPFLIN, As. dipl., n° 490. 2. Ibid., n° 584. 3. Archives du Bas-Rhin, H, 565, !. (Copie ancienne, datée par une erreur manifeste 1160 au lieu de 1260.) 4. ScHoœŒrrLinN, Als. dipl., n° 609. 5. Son nom s'y écrit Symundus dominus de Geroltsecke, Symund von Gerollzecke, Si- mund von Gerollseck, Symon dominus de Geroltsecke, etc. 6. Als. illustr.,t. Il, p. 621, ct tabl. généal. — 3 — Voici quels sont es enfants : 1° Symon IF, qui est l’auteur de la branche éteinte la dernière vers 4390; 2° une fille, qui, d’après SCHŒPFLIN, épousa Walther de Horbourg et qui, selon toutes les probabilités, se remaria plus tard avec Gerlach de Fénétrange; 3° Walram, dont la postérité s’é- leignit vers 1378, en la personne de ses petits-fils ; 4° Henri. Nous ne connaissons la sœur de Symon If, ses deux époux, et Ilenri de Geroldseck que par deux pièces. Dans la premnière, du VI des ides d'avril (8 avril) 1260, Walther-Symon de Horburc, fils de feu Walther, sire de Horbourg, déclare avoir renoncé, avec le consentement de son curateur et oncle maternel, Symon de Gerolsekke, à l’avouerie de Saint-Amarin qu'il tenait en fief des comtes Rodolphe et Godefroi de Habsbourg'. Dans la seconde, du 23 juin 1288 (feria tertia ante nativilalem b. Johannis bapt.), nos Symundus, Walramus el Henricus, fratres, domini de Ge- rolzecke, et Gerlacus nosler sororius de Vinstingen, c'est-à-dire, Symon, Walram et Henri, frères, sires de Geroldseck, et le mari de leur sœur, Gerlach de Fénétrange, partagent des biens situés dans le ban de Weyers- heim (Erkenbolsmale, Kallenmate, etc.)*. 11 ne serait, du reste, pas im- possible que Walther de Horbourg eût épousé une sœur, non de Symon IF, mais de Symon ΰ", de Bourcard III et de l’évêque Henri, et que la sœur de Symon Il, de Walram et de Henri n’eùt eu d’autre mari que Gerlach de Fénétrange. Nous ne possédons plus de document qui permette de préciser ces points de détail, et, dans le doute, nous avons suivi le clas- sement qui a pour lui l'autorité de SCHŒPFLIN*. Walram doit, dans notre opinion, avoir commencé par entrer dans les ordres et ne s'être marié que lard, grâce à une dispense. En effet, il est constaté par un certain nombre de pièces que, de 1255 à 1258", il y eut dans le chapitre de la cathédrale de Strasbourg un chanoine nommé Walram de Geroldseck. Bourcard II et Symon I‘, chefs des deux seules branches de la famille, ayant chacun un fils de ce nom, il faut que ce cha- noine soit l’un des deux ; or le fils de Bourcard III est plus souvent appelé Walrave dans les chartes que Walram, et d'autre part, il doit s'être marié de bonne heure, car ses deux fils étaient, à la fin du siècle, des hommes faits ; lui-même, dans des actes remontant à 1266 et 1269, ne reçoit au- 1, SCHŒPFLIN, Als. dipl., n° 588. 2. Archives du Bas-Rhin, G, 549, 7. 3. Als. tllustr.,t. Il, p. 621 et tabl. généal. 4. Liber coquinæ summi capit. Argent. (GRANDiDiER, 0p. cté., t. IV, p. 3): Walram de Ge- roldseck cest le premier des chanoines tr expectatione. En 1258, le dimanche Jubtlate (14 vril), il figure comme chauoive en titre dans une charte relative à l'avoueric du couvent d'Altorf. (ScH1œPpFLin, As. dipl., n° 576.) —— 17 — cune qualification qui rappelle une dignité ecclésiastique. Quant au fils de Symon I*, le premier acte où il soit nommé, après ceux qui le qualifient de chanoine, est de 4274*, et ses enfants étaient jeunes encore en 1294, puisque leur mère est désignée comme leur tutrice ou leur curatrice. En 1281, Walram concourt, avec les autres membres de la famille, au règlement édiclé au sujet de la ferme du Buchberg”; et, dans les années suivantes, son nom reparaît fréquemment accolé à celui de son frère aîné Symon Il; nous analyserons, en parlant de Symon, celles de ces chartes que nous n'avons pas encore mentionnées. La pièce capitale concernant Walram et ses descendants est de 1294, feria sexla ante festum Dionysii (8 octobre)*. Elle est curieuse, non-seu- lement en ce qu’elle nous fait connaître assez exactement la parenté de Walram, mais encore parce qu’elle jette un jour utile sur les relations de la famille de Geroldseck avec l’abbaye de Marmoutier. On a déjà pu voir dans le cours de cette notice que les abbés de Mar- moutier se plaignaient fréquemment des empiétements commis sur leurs prérogatives par les avoués du couvent : pour ainsi dire à chaque généra- tion, les Geroldseck, sur l'intervention soit de l'évêque de Strasbourg, soit de l’évêque de Metz, prennent l'engagement de respecter à l'avenir les droits de l’abbaye, ce qui prouve qu'auparavant ils ne s'étaient pas fait scrupule de les violer. Et, d’un autre côté, depuis la première moitié du . douzième siècle, les abbés ne négligent aucune occasion d’insister pour qu'il n’y ait, en qualité d’avoué, qu'un seul membre de la famille à la fois. Cette réclamation ne paraît pas avoir été écoutée beaucoup plus que l’au- tre par les intéressés ; car, en 1294, Conrad de Lichtenberg, évêque de Strasbourg, leur rappelle que conformément aux prescriptions du concile de Würtzbourg et en suite des plaintes réitérées des abbés, il avait invité à plusieurs reprises Walraf, frère de Bourcard (IV) de Gerollsecke, et en même lemps Bourcard, feu Symon (1), et Walram, son frère, à se con- certer pour désigner entre eux un avoué unique, chargé de veiller aux intérêts de l’abbaye. Jamais ils n’ont obtempéré à cette invitation etl’abbaye a fait de nouveau entendre des plaintes au sujet des inconvénients croissants qu'a pour elle la multiplicité des avoués (conquerantur se, non lantum in rebus suis et dicli monasterü, verum eliam in personis ex mulliphicilate advocalorum pergravari om die). En conséquence, le prélat ordonne l. Il y est seulement mentionné avec son frère Symon ct son cousin comme co-investi de la ville de Marmoutier. Archives du Bas-Rhin, H, 610, G. 2. Voy. ci-dessus, p. 30 et note 2. 3. SCHŒPPLIN, À/s. dipl. , n° 79. ms GS — aux vicaires (vice plebani) de Saverne et de Hengebure de se rendre au château de Geroldseck, et, la veuve [rmengarde de Luppe (Lüpfen) ayant, depuis la mort de son mari Walram de Geroldseck, transporté son do- micile à Luppe avec Gebhard et Erwin, ses fils et pupilles, de sommer lesdits Gebhard et Erwin de constituer dans le mois, de concert avec Bourcard IV et Walraf, leurs cousins paternels (patruelibus suis), l'un d'eux comme avoué unique, le tout sous peine d'excommunication. Cette mise en demeure eut-elle plus d'effet que les précédentes ? Il est permis d’en douter, Ce qui ressort pour nous de cette pièce, c’est: 4° que Symon IT et son frère Walram sont morts avant 1294; 2° que la femme de Walram se nommait Irmengarde de Lüpfen ; 3° qu’elle avait, en 1294, deux fils, jeunes encore, Gebhard et Erwin. C'est même à peu près la seule charte dans laquelle il soit question des fils de Walram. Le nom d’Erwin ne reparaît plus dans les documents pos- térieurs. Quant à Gebhard, il est encore nommé deux fois: d'abord dans une charte du 22 septembre 1303, par laquelle l’évêque Frédéric de Lich- tenberg autorise son neveu, Bourcard IV de Geroldseck, à acheter, de son cousin Gebhard, les droits qui compétaient à ce dernier sur le village de Herd, fief mouvant du grand-chapitre*; puis dans une charte de 1359, secunda feria post Reminiscere (18 mars), par laquelle, «Jean de Ge- roldseck, chevalier, fils de Gebhard (Gobertus), étant mort sans postérité »; Adhémar , évêque de Metz, confère à Ulrich de Fénétrange, au préjudice des membres collatéraux survivants de la maison de Geroldseck, les fiefs devenus vacants par l'extinction du rameau issu de Walram, savoir, un quart des châteaux de Geroldseck et de la ville de Marmoutier, un quart de l’avocatie de Marmoutier et de Sindelsberg, la part de Jean sur Ind- willer, etc.° Cet acte de libéralité paraît avoir été rapporté plus tard sur la réclamation des agnats de Jean. À la même époque que ce Jean, vivait un abbé de Marmoutier nommé Walram de Geroldseck, qui, d'après SCHŒPFLIN, était son frère. Walram fut abbé de 1340 à 1378; nous l'avons trouvé mentionné, notamment, dans une charte de 1364 relative à la fondation d’une messe à Marmou- 1. En 1296, quarta feria ante festum b. Johannis (20 juin), l'évêque de Strasbourg con- firme un statut émis par l'abbé de Marmoutier au sujet du droit prétendu des sires de Geroldseck d'être hébergés dans la cour de l'abbaye à Strasbourg. (Archives du Bas-Rhin, H, 558, 2.) 2. Archives de Darmstadt (LEHMANN, op. cil., t. Ier, p. 83). 3. Archives du Bas-Rhin, H, 575, 6 (copie vidimée), — 39 — tier, et, en 1368, dans un compromis ménagé entre lui et Nicolas d’En- dingen, vicaire de Westhoffen, par l’évêque de Strasbourg’. Selon HERT- z06, il mourut le XIII des calendes de novembre 1378 (20 octobre), et fut enseveli dans l’église de Marmoutier, du côté gauche du chœur. Symon (Il) de Gerolizecke apparaît pour la première fois vers 1274, dans une pièce non datée, avec son frère Walram et son cousin (Bour- card IV), investis avec lui par l'évêque de Metz de la ville de Marmoutier, pour reconnaître expressément les droits qui compètent à l’abbaye dans la Marche et s'engager à les respecter à l'avenir *. En 1981, le 27 avril, il concourt, avec ses mêmes parents, à la promul- gation du règlement concernant la ferme de Buchberg *. Le 4% mai 4287, Rodolphe, roi des Romains, permet à Othon d'Och- senstein de racheter les villages de Romanswiller, Daun et Cosswiller que l'Empire avait engagés à Symon et à Walram de Geroltzecke pour 200 marcs d'argent, et à les conserver jusqu’à ce que l’Empire soit en mesure de lui rembourser pareille somme. Il est encore nommé dans un acte de 4288, mentionné au commence- ment de ce chapitre*. Mais comme nous l'avons déjà dit, il était mort à la date du 3 octobre 12947. ScaœpFLin suppose qu’il est le père d'Égon ou Égenon, auteur des derniers Geroldseck ; nous n'avons trouvé aucun do- cument qui contredise cette hypothèse, et nous l’admettons sous toutes réserves, en rappelant que, d’après le même savant, Symon Il aurait aussi été le père de Hugues [*, et que cette assertion s’est trouvée en op- position avec des textes formels?. Égenon de Geroldseck est nommé pour la première fois dans un acte du 31 juillet 1330 (feria tertia post Jacobi apli.) émané de Volmar, sire de La Petite-Pierre; d’après cet acte, Égenon et Volmar ont contracté une alliance contre Ludemann III et Hanemann IT de Lichtenberg, et Volmar accorde des lettres de protection au village de Wimmenowe, qui appartenait à leurs adversaires °. 1. ScHœŒpPrFLiN, Als. tllustr., t. II, p. 621, et tabl. généal.; Als. diplom., n° 1118, et t. Il, p. 245, note r. Archives du Bas-Rhin, H, 556, 1; 553, 8. . Edels. Cron., liv. III, p. 30. . Archives du Bas-Rhin, H, 610, 6. . Ibid, H, 558, 7 (copie); 612, 1 (original). . SCHŒPFLIN, Als. dipl., n° 753. . Voy. p. 36, Archives du Bas-Rhin, G, 549, 7. . Voy. p. 37, SCHŒPFLIN, Als. dipl., n° 791. . Voy. ci-dessus, p. 32, note Î. . Archives de Darmstadt (LEHMANN, op. cil., t. Ier, p. 97). © OO 1 © C1 dm © 19 — A — Après le rétablissement de la paix entre les trois familles de Geroldseck, de La Petite-Pierre et de Lichtenberg, Égenon fit avec son oncle, Lude- mann [IT de Lichtenberg, et avec le neveu de Ludemann, son pupille, un échange d'hommes de mainmorte (Leibeigene) dans diverses localités ‘, On pourrait peut-être déduire de ce document, si le mot d’oncle y a son sens strict, que Symon II de Geroldseck, dont la femme n’est pas connue, avait épousé une sœur de Ludemann Ill, ou bien que la mère d'Égenon était la sœur d'Hildegarde de Fénétrange, épouse de Ludemann III. L'année suivante, le premier mardi après la Chandeleur (3 février 1332) Égenon figure, en qualité d’oncle, dans une charte par laquelle Rodolphe d'Ochsenstein, probablement le fils de Rodolphe K*, con- tracte une alliance offensive et défensive avec Hanemann de Lichtenberg, se réservant seulement à raison de ses engagements antérieurs de ne pas prendre les armes contre ledit oncle, contre l’évêque de Strasbourg et contre ses cousins Jean et Ottmann V d’Ochsenstein. Il résulterait de cette charte-ci ou bien qu'Égenon aurait épousé une sœur de Rodolphe I® ou que Rodolphe I° aurait épousé une sœur d'Égenon, ou que leurs femmes, inconnues l’une et l’autre, étaient sœurs *. Ce qui confirme cette hypothèse, c’est que, dans une autre charte pos- térieure, Ména et Rodolphe d'Ochsenstein, fils de Rodolphe [*, traitent également Égenon de Geroldseck d’oncle, en le dégageant d’une caution qu'il avait consenti à donner pour une somme de 15 livres pfennings *. Égenon mourut vers 1346", laissant quatre fils et deux filles : 1° Hugues Îl, sur lequel nous reviendrons un peu plus bas. 2° Symon IIT, qui était déjà majeur en 1337 et est qualifié chanoine de Strasbourg dans un acte du 21 février 4343, par lequel il prête à Symon [*", come de Deux-Ponts-Bitche, une somme de 600 livres pfennings, sous la caution de Jean et Ottmann V d'Ochsenstein et de Symon de Lichten- berg‘. On retrouve son nom dans plusieurs chartes postérieures que nous 1. An S. Mauricien dag (22 septembre) 1331. (Ibid.) 2. Archives de Darmstadt (LEHMANN, op. cit.,t. Il, p. 39). D'après M. LEHMANN, cette charte et la suivante émaneraient de Rodolphe Ier lui-même; nous pensons que c'est de Rodolphe, son fils, car Jean ct Othon V seraient les xcveux et non les cousins de Ro- dolphe fe, et Rodolphe ler serait le beau-frère et non pas, comme Ména, le neveu d'Égenon. 3. 1337, an der Mittewochen nach deme Sonnentage do man vier Wochen Fleisch hatte gessen nach Ostern. (Archives de Darmstadt; LEUMANN, op. cit, t. If, p. 41.) 4. 11 est désigné comme défunt dans un acte du 15 juillet 1346. (Archives du Bas-Rhin, H, 597,4) | | 5. 1343, an dem Fritag vor der Pfaflenvahsenacht. (Archives de Darmstadt; LEHMANN, op. cié.,t. 11, p. 207.) _— M — analyserons en leur temps. Il figure encore sur les listes des chanoines en 1365 et en 1375. 8° Jean (Henselin), encore mineur en 1337, chanoine de Strasbourg comme son frère, mentionné en cette qualité par le Copialbuch de la ca- thédrale en 1349 et 4354, et en 1362, comme défunt*. 4 Frédéric, qui continua la famille et sur lequel nous reviendrons également. 5° Élisabeth, qui épousa en 1337 Henri II, sire de Lichtenberg. La convention conclue à ce propos, le 7 janvier 1337 (an dem cynslage nach dem zwelften Tage), entre Égenon de Geroldseck et Jean II de Lichten- berg, pères des deux futurs époux, et l’acte de constitution de dot, du 44 février suivant (an S. Valentinstag) établissent à la fois la filiation d'É- lisabeth et la composition de la famille à cette époque“. Par la convention du 7 janvier, les deux pères stipulent que le fiancé recevra de Jean IT une somme de 800 marcs d'argent, monnaie de Strasbourg, et la fiancée, de son père Égenon, une somme de 4,000 marcs ; il est décidé, en outre, que le mariage sera célébré avant les jours gras. Par l’acte du 14 février, Égenon, de concert avec ses deux grands fils, Symund et Hugues, et ses deux fils mineurs, Henselin et Frédéric, assied la dot de sa fille sur di- vers biens et rentes en argent ou en nature à Duntzenheim, Sehselsheim, Marley, Wasselonne, Detwilre, Gunsheim, Berstetten, Lutenheim, ainsi que sur le moulin d’Offsheim. 6° Si nous en croyons le Copialbuch de la cathédrale de Strasbourg, Cunégonde, abbesse d’'Andelahe (Andlau), morte avant 1349°. Nous devons toutefois faire remarquer que, d'après HERTZ06, cette Cunégonde, morte en 1333 et dont, dit-il, « on voit encore le beau tombeau dans le chœur de l’abbaye », était de la famille de Hohengeroldseck. Il y aurait cu, selon lui, une abbesse de celle de Geroldseck-ès-Vosges en 1359, mais du nom d'Adélaide*. Hugues [* et son jeune frère Frédéric, dominus Hugo et domicellus Fridericus de Gerollzecke, filit quondam domini Egenonis de Gerolizecke 1. GRANDIDIER, Op. Cit., t. IV, p. 233 ct 252. 2. Johannes de Geroltsecke in Vosago, senior, canonicus ecclesie Argentinensis, 1349 (Copialbuch, f° 49; MoxE, Zeitschrift für die Gesch. des Oberrheins, t. NI, p. 434); Jo- hannes de Geroltsecke in Vosago, canonicus, 1354 (Copialbuch, f° 139); quondam Hen- selinus de Gerollzecke in Vosago, 1362 (Copialbuch, f° 106; Moxe, t. VIII, p. 393). 3. Archives de Darmstadt (LEHMANN, op. cit.,t. Ier, p. 68-69). 4. Mon, Zeitschrift, t. VI, p. 434. Elle est nommée immédiatement après le chanoine Jean (f° 49) et qualifiée soror ejus defuncta, en 1349. 5. Edels. Cron., lv. IT, chap. vin, (° 19, — 4 — ‘in dem Wasichen, vendent, par-devant l'officialité de Strasbourg et en présence de leurs frères Symon et Jean, aux religieuses du Sindelsberg, pour 200 livres, les droits et priviléges qu'ils possèdent dans les bans de Rumersheim, Waltenheim, Mittelhausen, in superiore curia dicta Büte, etc. (ides de juillet, 15 juillet, 1346)". Fac-simile des sceaux de Hugues et de Frédéric de Geroldseck-ès-Vosges. « Le 28 novembre 1353, Hugues et Frédéric, domini de Gerollzeck in : Vasago , s'associent à la pétition adressée par les grands vassaux de l’évé- ché de Strasbourg au collége des cardinaux, à l'effet d'obtenir que le doyen, Jean de Lichtenberg, élu évêque par le chapitre, soit confirmé en.cette qualité par le Saint-Siége*. Le 6 des nones de juillet (2 juillet) 4364, Hugues, fils de feu Égenon, seigneur de Geroltzeck in Vogeso, fonde, avec le consentement tant de ses frères Sycmundus, chanoine de Strasbourg, et Frédéric, que de Walram (de Geroldseck), abbé de Marmoutier, une messe dans ledit mo- nastère, en l'honneur de Dieu et de la sainte Vierge’. Le 31 janvier 1366 (an dem neheslen samestage vor unsere frowe tage der Lichimesse), Bourcard de Fénétrange et les frères Hugues, Symon et Frédéric de Geroldseck, jurent une paix castrale (burgfrid) à Sleinsal (Stinzel); ce burgfrid fut renouvelé en 1404, le samedi avant la Saint- 1. Archives du Bas-Rhin, H, 597, 4; à la charte sont appendus deux très-jolis sceaux ronds en cire verte, portant l'écu triangulaire aux armes des Geroldseck, avec les légendes: S. HUGOIS: DE: GEROLTSEGG : JUNIORIS, sur l'un; S.FRICI. D.E GEROTSERE (sic), sur l'autre, — Nous les reprodujsons tous deux ci-dessus. 2. Ibid., G, 559, 5. 3. {bid., H, 556, 1. ScHŒPFLIN, Ais. dipl., n° 1118. _— 43 — George, par la veuve Marguerite de Deux-Ponts-Bitche, née de Féné- trange, son frère Jean de Fénétrange, et Frédéric d’Ochsenstein!. Enfin, Hugues, Hug von Gerollzegke, est témoin d’un accord entre George de Hohengeroldseck de Tübingen et son frère Henri, le 20 novem- bre 1370 (an dem miltewochen nach S. Elisabethentag)*. C'est la dernière fois que nous avons rencontré son nom. Hugues IT fut-il marié et laissa-t-il des descendants? On ne saurait l'af- firmer. Mais il ést question dans une charte du 15 juillet 4370 (dunresdage uf der zwelf botlen scheidungen) d’un certain Jungherrn Symonde von Ge- rollzecke, qui, de concert avec Jean le Jeune, sire de Ribeaupierre, Jean d'Eschery, Othon de Girsberg, les villes de Strasbourg, de Colmar et de Münster, fait la paix avec Marie de Chatillon de Blois, duchesse de Lor- raine, et les chanoïnes de Saint-Dié*. En 1370, la famille de Geroldseck était fort réduite; car de ses nombreuses branches, une seule avait en- core des représentan(s et, parmi ces représentants, il n’y en avait que deux qui ne fussent pas voués au célibat en qualité de prêtres: Hugues II et Frédéric, son frère. Or les enfants de Frédéric sont nommés dans beau- coup de pièces et on n’y range jamais qu'un fils, Volmar. Il faut donc que ce jeune Symon soit ou un fils de Hugues IT, ou un fils de Frédéric, mort très-peu de temps après son père; la première hypothèse nous parait la plus vraisemblable. Frédéric, qui est souvent nommé avec ses frères, figure en outre dans les pièces suivantes : le 25 mai 1369, il s’allie, en même temps que son cousin, le Slentzler, aux villes et aux principaux dynastes d'Alsace, pour repousser l'invasion anglaise‘. Le 16 janvier 1366, il est mentionné dans l'instrument d’une paix pu- blique conclue pour deux ans°. Sa mort suivit probablement à trois ou quatre années d'intervalle. De son mariage avec Walpurge, fille de Volmar, comte de Lülzelstein, et d'Adélaïde de Fénétrange, 1l eut quatre enfants: un fils, Volmar, et trois filles, Adélaïde, Cunégonde et Catherine (?). La dernière de ces filles, dont le prénom n’est pas exactement connu, vivait encore en 1381, mais elle mourut avant son frère et sans avoir été mariée. . Archives de Darmstadt (LEHMANN, op. cit., t. II, p. 92); voy. ci-dessus, p. 34. . Pragm. Gesch. des Hauses Geroldseck, Urk., n° 28, p. 75. . SGHŒPFLIN, Às. dipl., n° 1014. . LAGUILLE, Hist. d'Alsace, preuves, n° 66. . SCHŒPFLIN, As. dipl., n° 1199. OT dE © 9 — — 4 — Cunégonde épousa, en 1379, Rodolphe d'Ochsenstein, qui avait perdu sa première femme, Sophie de Ribeaupierre : par acte du 5 septembre (an dem nehsten mendage vor unseren lieben frowen tage der Jüngeren), Ro- dolphe constitua, au profit de sa seconde femme, un douaire de 2,000 flo- rins d’or sur les biens sisà Hochfelden, ainsi que sur la sixième partie des villages de Reichshofen, Wolfershofen, Guntershofen, Griesbach, Schüre, Eberbach et Utenhofen‘. Au même moment, Volmar promit à sa sœur une dot de 500 vieux florins, pour sûreté de laquelle il lui engagea une rente de 44 livres pfennings sur la ville de Marmoutier et une autre de 24 quarts de seigle sur le moulin de Weyersheim; il racheta ce double gage à Cunégonde et à son mari, le 8 septembre 1384 (uff unsere frowen dag der jungern)?, | Cette union, qui fut bénie par la naissance de trois fils, Frédéric, Jean et Volmar, et de deux filles, Claire et Agnès, dura plus de vingt ans: Ro- dolphe d’Ochsenstein mourut en mars 1400. Dès 1391 , ayant cédé à l’élec- teur palatin Robert IT une fraction de ses châteaux, il avait pris soin de -faire confirmer par ce prince la constitution du douaire de Cunégonde sur Reichshofen et Hochfelden (23 mai 1391, uff den dinstag vor unsers herren Lychamstage*). Aussi sa veuve n’éprouva-t-elle, de ce chef, aucune difficulté. Peu de jours après la mort de son époux, elle renonça solen- nellement, dans la chapelle de l’église de Reichshofen, à toute prétention sur sa succession, se déclarant satisfaite de son douaire et prête à par- tager avec ses enfants les vêtements et les bijoux, suivant la coutume, en foi de quoi elle déposa son trousseau de clefs sur la table (27 mars 1400). À la Saint-Martin (14 novembre) de la même année, elle renouvela sa re- nonciation par-devant le prévôt de Marmoutier et consentit même à aban- donner à ses enfants pour six années le revenu de son douaire, plus 300 florins sur la rente de 2,600 qu’elle avait à toucher annuellement de la famille de Ribeaupierre, sous la seule condition qu’on la laissât paisi- blement résider à Haut-Barr et dans quelques autres localités, et qu’on lui donnât régulièrement 50 quarts de blé sur le revenu du bien de Hoch- felden*. En 14092, le 21 décembre (jour de Saint-Thomas) Cunégonde et sa mère Walpurge constituèrent, moyennant diverses conditions onéreuses, une rente de 10 florins en faveur de Jean Heringen, sur leur part de Ja marche de Marmoutier®, Cunégonde mourut peu de mois après. 1. Archives de Darmstadt (LEHMANN, op. cit.,t. Il, p. 84 et suiv.). 2. Ibid, — 3. Ibid. — 4. Ibid. 5. Archives du Bas-Rhin, Æ, 2814. — 5 — Adélaïde, sa sœur aînée, épousa en 1392 Érard de Wangen et ap- porta ainsi dans cette famille ses droits sur une partie du patrimoine des Geroldseck. | En effet, Volmar, fils unique de Frédéric et de Walpurge de Lützelstein, devait mourir sans postérité et laisser à ses sœurs toutes les possessions de la famille. Dès 1381, il avait prévu cette éventualité, et, comme la seigneurie de Geroldseck était un fief mâle relevant de l’évêque de Metz, il avait ouvert des négociations avec ce prélat, afin d'éviter qu'à sa mort ses sœurs se vissent complétement dépouillées. L’évèque Thierry se montra favorable à un arrangement amiable, et il fut convenu que, si Volmar mourait sans laisser de fils, une moitié de la seigneurie ferait retour à l'évêque et l’autre moitié passerait, soit aux filles de Volmar, s’il en laissait, soit à sa mère et à ses sœurs’, Le 29 décembre 1387 (dimanche après Noël), le nouvel évêque de Metz, Raoul de Coucy, investit notre dynaste de toute la seigneurie*. Ce devait être pour deux ans à peine : Volmar mou- rut vers 1390, sans laisser ni fils ni filles, de sorte que, conformément à la convention de 1381, une moitié de la seigneurie échut à sa mère Wal- purge, à Cunégonde d’Ochsenstein, à Adélaïde et à Catherine de Gerolds- eck. La seconde moitié fut donnée par l’évêque Raoul à Henri, comte de La Petite-Pierre, frère de Walpurge de Geroldseck, et aussitôt engagée par ce seigneur, une moitié à Frédéric de Blankenheim, évêque de Stras- bourg, moyennant 4,000 florins d’or (14 septembre 139)”, l’autre moitié, à Évrard, comte de Ramberg‘. Nous retrouvons encore dans plusieurs autres pièces les noms du fils et de la veuve de Frédéric de Geroldseck : En 1385, le lundi après la Sainte-Catherine (27 novembre), Volmar se porte caution pour son cousin Bourcard de Lützelstein, cellérier du grand-chapitre de Strasbourg, d’un engagement contracté par celui-ci envers Walpurge, mère de Volmar”*. En 1391, Walpurg, fraw zu Gerollsegk im Waszgaw, veuve de Frédéric, assigne, par un acte passé devant l’officialité de Strasbourg, une rente de 90 florins à la dame Sturm, de Strasbourg, sur Iderswiller et d’autres biens de la marche de Marmoutier, le tout rachetable moyennant 600 florins°. . Archives du Bas-Rhin, Æ, 2841, 1 (copie non vidimée). . Ibid., E, (copie). Voy. ci-dessus, p. 12, l’énumération des localités qu'elle comprenait. Jbid., 6, 566, 4; H, 589, 8. . SCHŒPFLIN, Als. illustr.,t. 1], 2 393. . Ibid., G, 1020. . Ibid., E, 2814, 2. BP © à QC D — — A6 — Le 10 juin 1394 (uff den milwochen vor S. Viti und Modestitag der heiligen mertcler), Walpurge et son gendre d’Ochsenstein, assisté de sa femme et de ses trois Jeunes fils, accordèrent à l'électeur palatin Robert Il entrée dans leurs châteaux de Marmoutier, de Geroldseck, de Stinzel et de Haut-Barr, sous la seule réserve qu’il ne s’en servirait pas contre leur suzerain, l’évêque de Metz, et qu'il payerait, le cas échéant, sa part des frais de garde. En échange, le palatin promit sa protection à Walpurge. Quelques mois après, le 3 octobre (sabbato proximo post Michahel), une paix castrale fut signée entre tous les comparsonniers : Guillaume de Dietsch, évêque de Strasbourg, Henri, comte de La Petite-Pierre, et sa sœur, Walpurge de Geroldseck, Rodolphe d’Ochsenstein et sa femme, les Hohenstein, les Wildsperg et les Lützelbourg*. Walpurge mourut en 1406, et le 23 mars de ladite année (nechste zins- lag vor halbfaslen), ses héritiers, Frédéric, Jean, le chanoine Volmar, Agnès et Claire d'Ochsenstein, tous enfants de Rodolphe et de Cunégonde, d’une part, Hartung de Wangen et sa sœur Walpurge, épouse de Nicolas Zorn de Bulach, enfants d'Adélaïde de Geroldseck et d'Érard de Wangen, d'autre part, procédèrent au partage, par moilié, de la portion de la sci- gneurie de Geroldseck qui appartenait à leur grand'mère”. Les Wangen, devenus ainsi possesseurs d’un quart de la seigneurie de Geroldseck, obtinrent, le 3 octobre 1414, de l’empereur Sigismond, la permission de joindre à leur nom et à leurs armes ceux de l'antique el illustre maison à laquelle ils avaient succédé. Ils s'appellent depuis cette époque barons de Wangen de Geroldseck-ês-Vosges et portent écartelé de Wancen et de GEROLDSECK, c’est-à-dire, « écartlelé de gueules et d'argent, à quatre lions, les queues fourchues, affrontés, de l'un en l'autre, cou- ronnés d’or, les deux quartiers d'argent, semés de billetles d'azur°r. Le 34 mai 1419, mercredi avant la Pentecôte, ils s’engagèrent vis-à-vis des Ochsenstein, leurs cousins, à ne vendre ni engager leur part de Gerolds- eck, sans les en avoir prévenus‘. Cette promesse ne mit pas obstacle à une infinité de transactions, dont les diverses fractions de la seigneurie furent successivement l’objet et dont on trouvera le détail dans ScHŒPFLIN, pour les trois parts des Ochsenstein, des Wangen et des Lützelstein : il nous 1. Archives de Darmstadt (LEHMANN, op. cit., t. Il, p. 81). 2. Archives du Bas-Rhin, E, 2841; fableau généal. et mémoires, certifiés le 6 mai 1755 par le notaire Schweighæuser (ibid., H, 565, 2). 3. Armor. de la Génér. d'Alsace, p. 158, n° 374, ctc. £. Archives du Bas-Rhin, E, 2841, _— 7 — suffira d'y renvoyer le lecteur’. Nous nous bornerons à dire ici que, de la moitié de la seigneurie de Geroldseck donnée par l'évêque de Metz à Henri, comte de La Petite-Pierre, la portion engagée aux Ramberg échut, par suite de l’extinction de la maison de La Petite-Pierre et après une sé- rie d’aliénations et de rachats partiels, à Claude de la Palu, comte de la Roche, seigneur de Varambon et de Wilersisse, qui tenait aux Lützelstein par la mère de son père; par acte du 25 avril 1485 (mardi après la Saint- Marc), Claude céda tous ses droits à ses cousins Guillaume et Smasman, sires de Ribeaupierre et Hohenack*, | Les sires de Ribeaupierre acquirent encore, par la suite, le reste de la part primitive des comtes de La Petite-Pierre, plus une fraction de la part qui, à l'extinction des Ochsenstein, avait fait retour à l’église de Metz” (8 juin 1487), et obtinrent, le 11 mars 4497, de Maximilien, empereur d’Allema- gne, l'autorisation de partir ou d'écarteler leurs armes de celles de Gerolds- : eck-ès-Vosges®. Ils s’intitulèrent toujours, depuis celte époque, sires de Ribeaupierre, Hohenack et Geroldseck-ès-Vosges et portèrent : écartelé aux 1% et 4°, d'argent à trois pelits écussons de gueules, 2 et 1, quies de RIBEAUPIERRE; au 2°, d'argent à trois téles d'aigles arrachées et cou- ronnées de sable, 2 et 1, qui est de HouEnackx; au 5°, d'argent semé de billettes d'azur, au lion de gueules couronné d'or, qui est de GEROLDSECK-Ès- . Vosces. Ces quartiers passèrent plus tard, à litre héréditaire, dans l’écusson de la maison de Deux-Ponts-Birkenfeld et, comme armes de prétention, dans celui de la maison de Waldeck, où ils figurent encore aujourd’hui. On trouverait difficilement en Alsace un territoire qui ait été plus souvent engagé, vendu, racheté et morcelé que la seigneurie de Geroldseck. Dans la seconde moitié du dix-septième siècle, les comtes de Fürstenberg finirent par en réunir successivement toutes les portions entre leurs mains et prê- tèrent, à ce titre, foi et hommage à l’évêque de Metz, en suite d’un arrêt de la chambre de réunion siégeant en cette ville. Mais, en 1704, par une transaction amiable avec cette maison, l'abbaye de Marmoutier rentra en possession de tout ce que les Fürstenberg retenaient de son antique patri- moine. Elle était encore qualifiée en 1789 seigneur de la marche de Mar: moulier. d As, illustr., t. Il; 22 393 à 395. 2. ScHŒpPFLin, Als. dipl., n° 1409. 31 Ibid., n° 1413. A, Archives du Bas-Rhin, 4, 565, 10. use n—————— ce TABLE DES MATIÈRES. INTRODUCTION. .......... 4. esse ses CHaPiTRE le, Origine de la famille de Geroldseck ; sa parenté avec les Hohengeroldseck. | Les sires de Thiersberg. Le chanoine Rénault de Geroldseck-Soultz. . — Il. L'abbaye de Marmoutier et ses avoués. Filiation des premiers Geroldseck connus. Les évêques Conrad et Henri de Geroldseck. . ........ — Il. Bourcard III de Geroldseck et ses descendants jusqu'à leur extinction en 1364. Le château de Geroldscck ou de Stinzel dans la vallée de la Se + ee + ee * e — IV. Symon I de Geroldseck et ses descendants jusqu'à leur extinction dans les mâles vers 1390 24h te 11 27 CARTE DE LA MARC OU SEIGNEURIE Lee Limites sont celles qui donne bi El nn ps nt A dm PTE À qu Fr = À : us É l] È Ki FA) = gi !, Ù AL Né: 6 ont Le U Dan? NAT n : \È | | NNŸ RS À Lo Eu LR Se E f EF SN é. j 4 Ph À La j sg fl wi À < j = PRE D, … = RE Co à Ni re A NS Le | MR N Ur ll, 32 “is - ER EE. Ce à ni ‘ie A RS E. É ÊE di 48 fe ; je ll EN Mi: s PS KR LATE => LS TM puatt LUUYS, Nuit € üd TE N © fs, x NME EL PUR S ar ‘ : T ANÈ LS HS ° = , Bt : , # NS ES D ue “3 nt “e Grue Ke 19 St". I = à LLY . PIN RS | | JN he US S D. ŸS Orassee par Fri. Lehr 1869. HE DE MARMOUTIER DE GEROLDSECK. t Les Lettres d'investiture de 1587. &e # | 7 ES i} O7 ml Po me nl D née 17 ee ns dl. tps. fi 3 “ LE S DIS NW Ve) Tr, JR CU Se e IS: EG E 7 J, 1 LS ZT F ASS D À DL ASS NS | & 4 INK vs ER RS N NN NS NN \ ‘in NS, AR \ A La | + À id ltey 6" “ y U y | " ho F A 4e ! dupeté fa ne À HA LR ARE le & > : is Sa A ig Le U ‘ 15 = 6 NE © £ ) W à 17 A al dorreigherm 72 : ha, N Licrenhoïft ie rs ë nl ‘ ‘ ‘ ë dise 20 Su . \ Aittrhoim a F SUN M; : Friedoisheim us + Æ © o eu ns" LE - U » a LS 1% ss Sassclsheyn | WU S NT ÿ “= RSR al : Wolschhaim NS KZ 0 Mañsishéèm a # y 2 LE pie LR Ne 5 $ mr pond rsheim à UE. Te” JU Les : NE o DS 5 à . M, LE “ h f + N\t à Ë 1 Ho engæt Mers ee et “ nu: 1 se hs Vu NE Bu il pu %. fa el Pa. lg, Fe. VE X esselonge tar ÈS K à ( si : 5 5e ou i ‘ ‘ à I 1. LS: << Eu | AT par = 189 à : ny, ga WU Mlle ASS RARES Ni 2 BB) ju Vi) à pu, D à 1 s): si fl ; L, SNS 7% y te = 14 LE !j ‘ > j" dd = ao Se PE (OUT 2 re Fe 2 4: F3 LS 1h Mt ES À = LR UT on LU E— s an M ifrr: late il, tin, À ° + GE | NE © - & > 259 : Fe sé Da , Henger. S 77: Lrth. Berter Leuvrouïta frs. Sr, ste. TABLEAU GEN DE LA MAISON DE GEROLD HOHENGEROLDSECK & THIERSBERCG. OTHON {+ 1120, avoué de Marmaout II. DIDIER (Truther), ép. Berthe. ép. N., PS comtesse III. CONRAD, III. ADÉLAIDE, de Vehringen. chanoine, ON, eme mann nee tenmennnsnnns puis évêque de sired'Eschibach III. WOLFGANG, Strasbourg, auteur présumé 1179, de la maison + 17 déc. 1180. de Hohen- geroldseck, .——----------. ép. N. de le Werde. pv. HENRI, , PTT ere ” avoué IV WALTHER IS, de Schuttern premier auteur 1236, authentiquement + à Hausbergen IT. BOURCARD fer, vhooomeuememnecmencms—, III. WALTHER, auteur présumé de la maison PIDONS DORE SRSBR.e. III. OTHON IN, de Thiersberg. avoué een e ne pen rennenn enr sns ss \ de Haslach, IV. BERTHOLD, IV. HERMANN, 1188. chanoine chanoine et prévôt de Strasbourg, : de Strasbourg, 1255. I 1244-1268. connu 1262, de cette maison, ép. Sophie D + 1277. de Zollern. V. BOURCARD IV, Done co | 1265, 1294, V.N., | avoué (HARTMANN, + 1264?) de Marmoutier, ép. Heilicke, + vers 1322. 3° fille de Louis, mmmennomennnnen ee A ———————————— nee DENenten VI. Susanne, VI HUGUES, VI. JEAN. . ip., 12S ép., 1320 le Jeune, VI. LOUIS, VI. HÉILICKE, PEUR pe Col +aprés 1279 ép. Guillau - un Marié P re ps .de Ribeaupierre, de Hohen- 7 Schiwarzenberg. (F 1818). qeroisers, VII. HUGUF: DIT nn ue Ÿ 1337, 13 VII. JEAN STENTZLER, VII. N., VII. CUNÉGONDE, | 1346, | ép. 1355. VIIL. SYMO\ Les noms en grandes capitales on en italiques ct T 136: 4. Evrard d'Andlau, 1370. les filiations marquées en fraits pleins sont ceux que nour avons pu authentiquement établir d'aprés des chartes. Les autres noms et les filiations marquées en {raits pointillés sont mentionnés dans des auteurs diznes de foi, tels que SCHŒPFLIN Où GRANDIDIER; mais nous n'avons eu sous les yeux aucune pièce contemporaine qui corroborât leurs assertions. Toutes les dates ou indications de fonctions sont donuées d’après des chartes dont notre notice ren- ferme l'analyse détaillée et indique la provenance. + avant 1359. (ÉALOGIQUE DSECK-ÈS-VOSGES. > er [e, GEROLDSECK-ES-VOSGES. utier, 1127. II. OTHON Il, avoué de Marmoutier 1143, de Saint-Étienne 1157, de Neuwiller 1158, de Haslach 1162, auteur présumé de la maison de Géroldseck-ês- Vosges. CET T LL TILL LL LL LL LR LL EL LL LL LL LE LL LR LR EL LI LL LE LEE LL LE LL OL LL 7 1 1 2 coemsemsmsmenss"% III: BOURCARD II, IT. BERTHOLD, , portier, avoué puis camérier de la cath. de Marmoutier, . de Strasbourg, 1238. 1193-1221. II. BERTHOLD, chanoine, puis grand-chantre de Strasbourg, 1193. cosecssesessememeneoseo een emenmenenveons MPLOORORSOORLRORORN SN TERRSRSSZ III. ÉTIENNE chanoine de Strasbourg. + IV. BOURCARD IN, 1255, | 1255, + avant 1262. , avoué ee, de V. WALRAM (Walraf), V. ROBIN, Marmoutier, 1266, 1269, 1301. + vers 1272. + vers 1296, ee ép. Alix de Lupy, V. SYMON Il, V. N., dame de Guercy. 1274, ép.: 1° Walther | f avant 1294. de Horbourg; VI. WALRAM, VI. GOBERT, dr ete (+ 1260), 1301. 1301. VI. ÉGENON, 2° Gerlach 1330, de Fénétrange, f avant 1346. 1288. 7, SIT, VIL. SYMON INT, VII. JEAN, VIL FRÉDÉRIC, VII. ÉLISABETH, VII. CUNÉGONDE, 70. chanoine chanoine 136, 1366, ép. abbesse d'Andlau, verres - de Strasbourg, de ép. Henri III + avant 1349. NIV, 1343,1375. Strasbourg, Walpurge de Lichtenberg, 1349, de Lützelstein 1337. tavant1362. (t 1406). TS VIII. VOLMAR, VIILADÉLAIDE, VIII. CUNÉGONDE, VIIL. (CATHERINE?) N.. _ 1381, 1381, ép., 1379, 1381 + vers 1390, ép., 1392, Rodolphe ullimus. rard d'Ochsenstein de Wangen. (+ 1400); + 1403. IV. SYMON er, IV. HENRI, chanoine, 1242, puis évêque de Strasbourg 1263, + 1273. PRO PORN OO RO RO RROR e RP Re een en, V. WALRAM, V. HENRI, chanoine .1288. de Strasbourg, 1255-1258? ép. frmengarde de Lüpfen, + 1294. , VI. GEBHARD, VI. ERWIN, 129%, 1303, 1294. Se ne mm mme meme) VII. JEAN, VII WALRAM, T 1359. abbé de Marmoutier, 1310, T 1378.